À Kakissa, une zone de pâturage située à quelques kilomètres du chef-lieu de Boké, la sécheresse fait des ravages. Chaque saison sèche, les éleveurs nomades affrontent un calvaire indescriptible en raison du manque d’eau pour leurs troupeaux. Cette année encore, la situation est critique.
Les bergers, démunis, n’ont d’autre choix que de creuser de petits puits de fortune pour abreuver leurs vaches, chèvres et moutons. Mais ces efforts restent insuffisants.

Ce mercredi 25 mars, sous un soleil accablant, Sidy Bah, l’un des éleveurs, témoigne avec désespoir :
« Nous souffrons énormément. Nos vaches meurent de soif, certaines sont même blessées à coups de coupe-coupe dans la bousculade pour un peu d’eau. Ce métier, qui nous a été légué par nos ancêtres, devient un fardeau insupportable. Et pourtant, c’est ce que nous aimons et savons faire depuis notre enfance. »
Les revenus tirés de l’élevage servent à scolariser leurs enfants en ville, mais aujourd’hui, leur activité est en péril. Plus d’une centaine de vaches doivent s’abreuver tour à tour dans ces puits rudimentaires, une tâche épuisante qui occupe toute la journée. Et malgré tous leurs sacrifices, beaucoup d’animaux succombent à la soif.
Face à cette détresse, les éleveurs lancent un appel pressant aux autorités : « Nous demandons l’aide du ministère de l’Élevage. Nous avons besoin d’un forage pour sauver nos troupeaux. Nous sommes aussi des citoyens guinéens et notre contribution est essentielle à l’approvisionnement du pays en viande. Pourtant, nous ne bénéficions d’aucun accompagnement de l’État. »
Si rien n’est fait, ces éleveurs, qui jouent un rôle clé dans l’économie locale, pourraient être contraints d’abandonner leur terre et migrer vers d’autres pays de la sous-région en quête de meilleures conditions.
Un drame annoncé qui pourrait fragiliser davantage le secteur de l’élevage en Guinée.
Boké: Mamadou Bah pour le www.Gbaikandjamana.org