La scène musicale ivoirienne est en ébullition après de graves accusations portées contre Life TV, l’une des chaînes les plus influentes du pays. Au centre de la tempête, deux artistes : Himra, véritable phénomène du moment, et Bamby, chanteuse guyanaise au tempérament bien trempé.

Tout a commencé avec l’annulation inattendue d’une émission à laquelle Himra devait participer. Dans un communiqué, Life TV évoque une absence injustifiée de l’artiste. Réponse cinglante de ce dernier sur les réseaux sociaux :
« Non, monsieur le directeur, il faut dire que tu voulais 8 millions dans mes 55 plaques et j’ai refusé. Voilà où tu t’es gamé sur moi. […] Sinon walah, j’étais bel et bien là, tu m’as juste empêché. »
L’artiste accuse clairement le directeur de la chaîne d’avoir réclamé une somme d’argent pour valider sa participation. Une tentative d’extorsion, selon lui, qui aurait motivé son exclusion de l’émission.
L’affaire prend une autre tournure lorsque Bamby, collaboratrice et proche de Himra, dénonce à son tour le comportement de la direction de Life TV.
Prévue sur le plateau de Willy Dumbo pour la promotion d’un titre commun avec Himra, elle aurait été refoulée à cause de ce featuring :
« Le patron de la chaîne a refusé catégoriquement de me recevoir si c’était pour faire la promo de mon titre avec Himra. […] Vous boycottez un artiste qui n’a pas besoin de la télé… Les Ivoiriens, vous êtes plus puissants que ça. »

Pris dans la tourmente, l’animateur Willy Dumbo tente de calmer le jeu. Il évoque une simple erreur de coordination interne et affirme que le PDG de Life TV n’est nullement impliqué dans cette décision :
« Life TV reste la télé sans filtre, ouverte à tous. »
Entre accusations de corruption, boycott présumé et gestion chaotique de la communication, le malaise est profond. D’un côté, des artistes qui se disent victimes de chantage et de censure ; de l’autre, une chaîne qui plaide l’erreur humaine et rejette toute accusation de favoritisme.
Cette affaire remet en lumière les tensions persistantes entre les artistes et certains médias en Côte d’Ivoire, où les soupçons de pots-de-vin et d’abus de pouvoir sont trop souvent murmurés, rarement prouvés mais toujours explosifs lorsqu’ils éclatent.
À Life TV, la télé « sans filtre » semble aujourd’hui devoir faire face à une crise d’image… sans montage.

Souleymane Tata Bangoura, pour Gbaikandjamana.org
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