À Dubréka, la malnutrition infantile demeure une réalité alarmante, touchant de nombreux enfants âgés de zéro à cinq ans. Dans les couloirs du service de pédiatrie de l’hôpital préfectoral, les cris étouffés des nourrissons malades rappellent la gravité d’une crise qui, bien que silencieuse, met en péril la vie des plus vulnérables.
Madame Barry Aminata, surveillante au sein du service de la pédiatrie, pointe du doigt une cause majeure : « L’ignorance des parents en matière de nutrition infantile est à l’origine de la malnutrition des enfants. Il est cependant conseillé d’offrir exclusivement le lait maternel aux enfants pendant les six premiers mois. » Une recommandation souvent négligée ou mal comprise.
À partir du sixième mois, l’alimentation de l’enfant doit évoluer.
La diversification devient indispensable, car le lait maternel seul ne couvre plus les besoins nutritionnels. Le non-respect de cette transition fragilise le développement de l’enfant, favorisant l’apparition de pathologies liées à la malnutrition. « Une section spécialisée est mise en place au sein du service pédiatrique pour gérer ces cas », informe le Dr Bakayoko Sekou, directeur de l’hôpital. Cette unité, pilotée par un expert, assure la prise en charge des enfants malnutris.
Le service pédiatrique de l’hôpital préfectoral de Dubréka se démarque par sa forte affluence. Il reçoit régulièrement des enfants présentant des symptômes inquiétants : amaigrissement, fièvre, vomissements, ou encore fatigue chronique. Ces signes traduisent souvent une alimentation inadaptée au stade de croissance.
Mariame Sylla, une mère rencontrée dans l’enceinte de l’hôpital, partage son inquiétude : « Je suis ici à cause de mon enfant. Il a de la fièvre et rejette tout ce qu’on lui donne. On l’a hospitalisé pour qu’il soit soigné. » Son témoignage illustre l’angoisse de nombreuses familles face à une situation qu’elles ne maîtrisent pas toujours.
Face à cette menace, la sensibilisation des parents s’impose comme une urgence sanitaire. Comprendre les besoins nutritionnels d’un enfant à chaque étape de son développement, c’est lui offrir une chance de grandir en bonne santé.
Car derrière chaque cas de malnutrition, il y a une vie qui se bat, souvent en silence, pour survivre.
Dubréka: Souleymane Traoré pour le www.Gbaikandjamana.org
