À 15 km de Morodou, petite sous-préfecture nichée à 25 km de Mandiana, le district de Djondo Balandou est aujourd’hui au cœur d’une vive polémique.
En cause : une initiative des autorités administratives visant à tester le niveau d’instruction de Layedjan Diakité, président de district en poste depuis cinq mois. Une démarche qui a mis le feu aux poudres dans ce village à l’équilibre communautaire fragile.
Sans convocation officielle ni motif annoncé, M. Diakité a été conduit dans une salle de classe du Collège de Morodou pour y subir une évaluation de son niveau d’études.
La scène s’est déroulée en présence du vice-président de la délégation spéciale de Morodou, du sous-préfet, du secrétaire général de la commune, ainsi que de plusieurs enseignants.
Cette procédure, jugée humiliante et inédite, a provoqué une vague d’indignation dans le village.
Le doyen, Ariana Ouleni Ni Diakité, est monté au créneau, dénonçant une tentative de déstabilisation :
« Layedjan a été choisi librement par les sages, les femmes et les jeunes du village. Il est notre président légitime. Ce qu’on lui inflige aujourd’hui est une offense à notre cohésion. »
Selon plusieurs sources locales, un groupe dissident, opposé à la direction actuelle du district, serait à l’origine de cette agitation.
Ce clan, minoritaire mais actif, militerait pour une scission du village en deux quartiers, dans l’optique d’imposer une nouvelle direction. Une proposition qui cristallise les tensions et ravive d’anciennes rivalités internes.
Interrogé, Dontien Diakité, président de la délégation spéciale de Morodou, tente de désamorcer la crise :
« Ce n’est pas une décision locale. Nous appliquons des instructions qui nous viennent de plus haut. »
Alors que les voix s’élèvent pour défendre le choix communautaire et appeler au calme, Djondo Balandou reste suspendu à l’issue d’un bras de fer qui, au-delà des apparences, traduit une lutte de pouvoir plus profonde.
Entre tradition et ingérence administrative, le village joue son unité sur le fil du rasoir.
Mandiana : Ibrahima Sidibé pour le www.Gbaikandjamana.org