Préfecture aurifère emblématique de la Haute-Guinée, Siguiri fait face à une crise environnementale sans précédent. L’exploitation anarchique des ressources minières et les activités humaines non encadrées provoquent une dégradation accélérée de l’écosystème local.
Cette situation alarmante menace non seulement la santé des populations mais aussi la survie de la faune et la stabilité des sols.L’environnement de Siguiri se détériore sous l’effet combiné des exploitations artisanales et industrielles, souvent opérées sans respect des normes environnementales. Les nappes phréatiques sont contaminées, les sols appauvris, l’air pollué par des rejets toxiques.

Les conséquences sanitaires sont graves : maladies respiratoires, dermatologiques et hydriques affectent de nombreuses communautés, particulièrement celles vivant à proximité des sites miniers. À cela s’ajoutent les effets dramatiques sur les animaux domestiques et sauvages, victimes des eaux polluées et de la disparition progressive de leur habitat naturel.
Face à ce tableau sombre, il est impératif d’engager une véritable stratégie de restauration écologique. Cela passe par plusieurs leviers concrets : revégétaliser les terres dégradées, réhabiliter les sites miniers abandonnés, compenser les pertes en biodiversité par la reconstitution de corridors écologiques et protéger les zones humides et les bassins versants.
L’État guinéen, garant de l’intérêt général, doit jouer un rôle central : adoption de lois environnementales strictes, suivi rigoureux des obligations des sociétés minières, encouragement aux initiatives communautaires de reboisement, et soutien aux ONG spécialisées.

En impliquant les populations locales dans les politiques de réhabilitation et en sensibilisant à une gestion durable des ressources, Siguiri pourra redevenir un modèle d’équilibre entre développement et protection de l’environnement.
Par Kankan LANCINE 1 KABA