Comme annoncé, un drame s’est produit lors d’une opération de sécurisation menée dans une zone réputée criminogène à Lambanyi. Un gendarme, le lieutenant Amadou Sara Bah, y a perdu la vie après avoir reçu une balle en pleine poitrine. Son décès a plongé sa famille et ses collègues dans une profonde consternation.

Rencontrée dans la matinée de ce samedi 28 juin par notre reporter, son épouse, Mariame Lamarana, mère de leurs quatre filles, raconte avec une vive émotion les derniers instants partagés avec son mari :

« Le dernier échange que j’ai eu avec lui, c’était un appel pour me demander pardon pour tout le mal qu’il m’avait fait. Je lui ai demandé pourquoi il me faisait ses adieux. Il n’a rien répondu, puis il a raccroché. J’ai essayé de le rappeler, en vain. Lorsqu’il a enfin décroché, il m’a dit qu’il avait reçu une balle à la poitrine mais que ça allait. Il m’a rassurée en me disant qu’il était à l’hôpital et m’a suppliée de rester à la maison pour m’occuper des enfants. Je me suis précipitée à la clinique. Quand je lui ai demandé s’il allait bien, il a hoché la tête pour dire oui… Ce geste, c’est la dernière chose que nous avons partagée. »

Mamadou Saliou Bah, frère du défunt, est revenu sur les circonstances de ce décès tragique :« Ce que nous savons, c’est qu’il était en opération avec ses collègues pour interpeller des trafiquants de drogue. Une femme a été arrêtée, mais son beau-frère, un militaire en tenue, est intervenu en exigeant la libération de la marchandise saisie. Le commandant a refusé, affirmant qu’ils étaient en mission. L’homme est alors retourné au camp Kouamé Kourouma, au km 36, avant de revenir armé, accompagné de quelques militaires. C’est là que des tirs ont éclaté. Une balle a d’abord percuté le pick-up avant de toucher mon frère à la poitrine. »

À ce jour, une enquête est ouverte. Les autorités, tout en présentant leurs condoléances à la famille, promettent que toute la lumière sera faite sur cette bavure insupportable.
Un père, un époux, un soldat est tombé… pas sous le feu de l’ennemi, mais d’un uniforme frère.
La nation lui doit la vérité.
Ahmadou Djogo, pour le www Gbaikandjamana.org