Plus de vingt ans après la fin des sanglants conflits qui ont ravagé le Liberia entre 1989 et 2003, le président Joseph Boakai a présenté, samedi 5 juillet 2025 , les excuses officielles de l’État pour les atrocités commises.

Ces deux guerres civiles ont coûté la vie à quelque 250 000 personnes, marqué le pays de massacres, mutilations, viols et enrôlement d’enfants soldats.

S’exprimant lors d’une cérémonie de réconciliation à Monrovia, quelques jours après avoir rendu hommage aux ex-présidents Samuel Doe et William Tolbert, le chef de l’État a déclaré : « À cette occasion historique, je présente les excuses formelles de l’État. À chaque victime de la guerre civile, à chaque famille brisée, à chaque rêve anéanti, nous disons : nous sommes désolés. L’État aurait pu en faire davantage pour vous protéger. Nous devons nous assurer que plus jamais il ne vous trahisse. »

Depuis la fin des hostilités en 2003, aucun tribunal n’a encore jugé les crimes de guerre pourtant documentés. En 2009, la Commission vérité et réconciliation avait recommandé la mise en place d’une juridiction spéciale pour traduire les responsables en justice.

Mais l’influence persistante de figures soupçonnées d’exactions a empêché tout procès.
Dans son discours, Joseph Boakai a réaffirmé son engagement à appliquer ces recommandations pour briser enfin le cercle de l’impunité. « Il n’y a pas une seule famille au Liberia qui n’ait été meurtrie par la douleur, la violence et l’injustice qui ont hanté notre nation », a-t-il rappelé.

Un pardon solennel, certes, mais qui ne suffira pas à panser les plaies tant que justice ne sera pas rendue. Au Liberia, la réconciliation attend encore ses actes.
Le Gbaikandjamana Média
la Rédaction
Source: L’AFP