Le sujet revient souvent dans les discussions religieuses : un artiste peut-il utiliser l’argent gagné dans la musique pour accomplir le Hajj, cinquième pilier de l’islam ?

Entre avis tranchés et polémiques, la question divise les croyants.Pour éclairer le débat, notre rédaction a tendu le micro à Oustaz Abdallah Mombeya, prédicateur bien connu dans la cité. Il rappelle d’emblée que le pèlerinage reste une obligation pour tout musulman en mesure de l’accomplir, sans distinction de profession : « Le pèlerinage est une obligation. Ne vous étonnez pas de voir des artistes à La Mecque. Eux aussi cherchent à se rapprocher de leur Créateur et à se repentir », explique-t-il.Toutefois, l’imam nuance : accomplir le Hajj ne signifie pas qu’on peut persister dans des pratiques réprouvées.

« Même celui qui est dans la musique doit prier et faire le Hajj. Mais pour preuve que le pèlerinage est accepté, il faut abandonner les mauvaises choses », tranche-t-il. Il invite donc la communauté à ne pas juger hâtivement les artistes, mais plutôt à les encourager sur la voie du repentir.
Pour Oustaz Abdallah Mombeya, le véritable défi n’est pas tant d’arriver à La Mecque que d’en revenir changé. Comme il le résume lui-même :« On ne doit pas leur faire de faux procès. Aidons-les à quitter la musique, et que leur Hajj marque un vrai tournant. »
Car après tout, c’est moins le billet d’avion que l’intention et la sincérité qui font le pèlerin.
Ahmadou Djogo pour Gbaikandjamana.org