L’émotion est vive dans la cité de Karamoko Alpha Mo Labé, où une affaire de viol présumé défraie la chronique. Algassimou Diallo, directeur général de la pâtisserie Flash, située au quartier Paraya, a été arrêté et placé sous mandat de dépôt.

Il est accusé d’avoir séquestré et violé pendant trois jours une jeune stagiaire de 21 ans, qu’il aurait piégée sous prétexte d’un déplacement professionnel.
Selon les témoignages recueillis par notre rédaction, notamment celui de la sœur de la victime, l’homme aurait monté une mise en scène sordide pour attirer la jeune femme dans un guet-apens. « Il lui a dit qu’elle avait été choisie pour participer à un atelier de formation à Pita pendant trois jours. Pour rassurer, il a même appelé notre père pour lui en parler, ce qui a fini de convaincre la famille », explique-t-elle.
Mais le jour du départ, tout bascule. Le directeur demande à la jeune fille de passer d’abord au bureau, où il lui remet un billet de 20 000 francs guinéens pour aller s’acheter de la nourriture.
À son retour, il l’invite à s’installer à la véranda, prétextant que les autres participants sont déjà à l’intérieur en plein travail.
« Là-bas, il lui a posé plusieurs questions, notamment si elle faisait des vertiges. Puis il lui a donné un produit à boire… Ma sœur est convaincue qu’il a glissé un somnifère dans sa boisson », raconte encore la sœur, d’une voix tremblante.
La suite est glaçante : une fois inconsciente, la victime aurait été transportée dans le bureau du directeur, transformé en chambre avec un matelas, où elle aurait été violée à répétition jusqu’au mercredi, sans possibilité de s’échapper.
Sa disparition a alors suscité l’inquiétude dans sa famille, qui a fini par la retrouver dans les locaux de la pâtisserie.
La jeune femme a été immédiatement hospitalisée, tandis que l’accusé a été interpellé puis conduit à la maison d’arrêt de Labé, où il attend de répondre de ses actes devant la justice.
« Ce n’est pas la première fois que ce monsieur est cité dans de telles affaires. Nous demandons que justice soit rendue à ma sœur et que cet homme ne nuise plus à d’autres filles », a martelé sa sœur, sous couvert d’anonymat.
Alors que la victime est encore sous traitement, cette affaire vient relancer le débat sur la protection des jeunes filles en milieu professionnel et sur la nécessité de renforcer les mécanismes de prévention et de dénonciation des violences sexuelles en Guinée.
Depuis Labé, Ismaël Diallo pour le www.Gbaikandjamana.org