La tension monte à Tokounou, dans la préfecture de Kankan. Ce jeudi 7 août 2025, la jeunesse de la localité est descendue dans la rue pour exprimer son ras-le-bol face à une situation qu’elle juge « intolérable ».

Dans une manifestation pacifique, elle a décidé de cadenasser les locaux de la mairie, exigeant la dissolution immédiate de la délégation spéciale en place.
Ce mouvement citoyen survient après plusieurs semaines de vives dénonciations. Pour rappel, fin juin, une plainte collective a été déposée contre Lanciné Traoré, président de la délégation spéciale de Tokounou. Signée par douze personnalités locales, parmi lesquelles des jeunes, des notables et des ressortissants de la diaspora (Kankan, Siguiri, Europe), cette plainte accuse M. Traoré de détournement présumé de plus de 7 milliards GNF, mais aussi d’enrichissement illicite, de corruption et d’abus de fonction.
En début juillet, une série d’auditions a été menée par la brigade de recherche de Kankan, visant plusieurs responsables locaux, dont le président de la délégation, le secrétaire général, le receveur communal et certains conseillers. Le 15 juillet, trois d’entre eux, dont M. Traoré, ont été placés en détention préventive à la maison d’arrêt de Kankan.
Malgré cette avancée judiciaire, la population de Tokounou dit ne pas comprendre le silence du préfet de Kankan, pourtant interpellé à plusieurs reprises sur cette crise.

Des sources proches du dossier affirment qu’une seconde vague de révélations est imminente, avec de nouvelles preuves accablantes en cours de vérification. La jeunesse promet de maintenir la pression jusqu’à l’aboutissement de leur lutte.
« Ce combat n’est pas contre une personne, mais contre l’impunité et le pillage de notre avenir. » scande un jeune manifestant.
La balle est désormais dans le camp des autorités.
Djoumé Koundjan Sacko pour le www.Gbaikandjamana.org
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