Comme le dit un proverbe malinké : « L’eau qui doit éteindre le feu, si le feu prend cette eau, que peut-on faire ? » À mon sens, l’institution Djelitomba visait à apaiser les tensions politiques et à réconcilier les acteurs politiques, ainsi que la population avec les autorités.
Aujourd’hui, tout citoyen lucide doit s’inquiéter pour l’avenir du pays, alors que le Mali traverse une crise sans précédent. Les secouristes sont en proie aux flammes.
Le Mali tremble, la Côte d’Ivoire est en ébullition, et la Guinée voit ses marchés perturbés. Les chefs griots, censés instaurer la stabilité politique et économique, nous offrent une leçon de honte.
El Hadj Sory Kandjan pleure dans sa tombe, tout comme l’honorable Yö Kouyaté. Comme le disent les griots : « La mort n’est pas difficile, mais qui sera mon héritier ? » Les solutions aux maux se trouvent souvent dans les maux eux-mêmes.
Il est temps que les griots se rassemblent, se remémorent les gloires du passé et mettent de l’ordre.
Ce qui est particulièrement honteux dans cette situation, c’est que les deux leaders à l’origine de la discorde au sein de cette institution nationale proviennent de la même préfecture.
Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, l’honneur revient à Siguiri.

Bérété Lancéï Condé, journaliste-écrivain, à l’unité face à la crise de Djelitomba.