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À quelques jours du lancement officiel de la campagne référendaire prévu le 12 septembre 2025, la ville de Kissidougou offre un visage peu reluisant. Le plus grand marché de la commune urbaine est littéralement submergé par des tas d’ordures qui s’entassent depuis plus de cinq jours, en plein cœur de la ville, le long de la route nationale. Une image qui choque les habitants et ternit la réputation de la localité à l’aube d’un rendez-vous électoral d’envergure nationale.
Pourtant, les commerçants assurent s’acquitter régulièrement des frais de salubrité. Djeneba Mara et Moustapha Kallo, deux vendeurs du marché central, affirment verser quotidiennement leur contribution aux collecteurs mandatés par la délégation spéciale.
« Nous payons chaque jour, mais rien n’est fait. L’odeur devient insupportable, les clients fuient », déplore Djeneba.
Plus inquiétant encore, un agent de collecte des déchets, qui a requis l’anonymat, révèle n’avoir perçu aucun salaire depuis plusieurs mois de la part des autorités communales.
« Comment voulez-vous que nous travaillions sans être payés ? », s’interroge-t-il, dénonçant une gestion opaque et défaillante.
Face à cette situation, les citoyens de Kissi-Faramayah expriment leur scepticisme quant à la capacité de la délégation spéciale à assurer une gouvernance efficace.
« La ville est sale, les services publics paralysés, et pourtant on nous demande de voter pour un avenir meilleur », lance, ironique, un résident.
Au-delà d’un simple problème de collecte, cette accumulation d’ordures met en évidence une crise de gouvernance locale. Transparence et responsabilité sont désormais les principales revendications des habitants.
« Où passe l’argent que nous payons chaque jour ? », s’insurge un autre commerçant.
À quelques heures du début de la campagne référendaire, cette insalubrité chronique risque de renforcer la défiance des populations vis-à-vis des institutions locales. Si aucune mesure urgente n’est prise, la crise sanitaire pourrait rapidement se transformer en crise de légitimité pour les autorités en place.

Kissidougou, Mohamed Gbarandôh Touré pour Gbaikandjamana Média