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À Kankan, la parole s’est libérée, et l’engagement est clair : les journalistes de la région ne veulent plus se taire face aux violences basées sur le genre (VBG).

Ce dimanche 28 septembre, au terme d’un atelier intense de deux jours, ils ont pris la ferme résolution de transformer leurs micros, leurs caméras et leurs plumes en véritables armes contre ce fléau.

Réunis autour du thème « Droits humains et enjeux liés aux VBG : quel rôle pour les médias ? ».

les journalistes venus de Kouroussa, Kérouané, Siguiri, Mandiana et Kankan ont débattu des causes, des conséquences et des solutions. Les causes les plus pointées sont : pauvreté, ignorance et méconnaissance des droits et devoirs citoyens.

Les conséquences, elles, sont lourdes : stigmatisation, stérilité, pauvreté, maladies, et parfois même la mort.

Face à ce constat alarmant, les séminaristes ont lancé un appel fort : sensibiliser davantage, impliquer les communicateurs traditionnels et surtout mettre fin à l’impunité.

Ils demandent l’application stricte des lois pour punir les auteurs de VBG, mais aussi la création d’un réseau régional de journalistes mobilisés pour un suivi permanent.

La représentante d’Avocats Sans Frontières France, Djénabou Dramé, n’a pas mâché ses mots : « Les journalistes doivent s’impliquer activement pour éradiquer ce fléau en dénonçant chaque acte de barbarie commis sur le genre. » De leur côté, les autorités communales et régionales ont insisté sur la pérennisation des acquis de cette formation. « Ce que nous avons commencé doit continuer », a martelé Kansan Mamadi Doumbouya.

Pendant deux jours, les formateurs — Bayo Moussa, Fatoumata Timbonké Diallo et Cellou Ba — ont alterné entre cours théoriques, cas pratiques et ateliers rédactionnels.

Un accent particulier a été mis sur la manière de traiter les sujets liés aux VBG dans les médias. Parmi les 30 participants, 11 femmes ont apporté leur voix et leur expérience à la réflexion.

À la clôture, les participants n’ont pas caché leur satisfaction.

Ils ont exprimé le souhait de voir ASF France instaurer un concours régional autour des productions journalistiques sur les VBG.

Ils sont repartis avec leurs attestations en main, mais surtout avec une conviction commune : désormais, chaque reportage, chaque émission et chaque article sera une opportunité de sensibiliser et de provoquer un changement de comportement.

Le projet LIBRE, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le consortium ASF France, le CPDH et le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, vient ainsi d’insuffler une nouvelle énergie dans la presse régionale.

A Kankan et dans toute la Haute Guinée, les journalistes ont choisi leur camp — celui de la vérité, de la justice et de la défense des victimes de violences basées sur le genre.

Alseny Philip Denkè Condé et Lamarana Barry pour le www.Gbaikandjamana.org