LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Bordeaux, situé en plein cœur de la ville de Nabaya, est aujourd’hui l’un des quartiers les plus marginalisés. Ses habitants vivent sans infrastructures de base : ni courant, ni eau, ni routes praticables, ni marché, ni école, ni centre de santé.

Un paradoxe pour un quartier du centre-ville, qui compte pourtant plus de 18 000 âmes.

Selon Mamadi Condé, chef secteur de Bordeaux 1, la situation est critique :
« Nous n’avons ni route, ni école, ni centre de santé, ni pompe. Nos enfants parcourent des kilomètres pour étudier, et pendant la saison des pluies, les routes deviennent impraticables. »

Même constat chez les femmes commerçantes. Kadiatou Camara, vendeuse, raconte :
« Dès qu’il pleut, nos routes se transforment en rivières de boue. Les clients ne viennent plus acheter, et nos activités s’arrêtent. Nous supplions les autorités de nous aider. »

De son côté, Abdoulaye Camara, chef de quartier de Bordeaux, insiste sur l’absence de marché public :
« Nos femmes marchent plusieurs kilomètres jusqu’à Dibida ou Sogbè pour s’approvisionner. Pourtant, nous avons des espaces disponibles pour construire un marché, mais nous n’avons pas les moyens. »

La situation des femmes reste particulièrement alarmante. Aminata Mara, présidente des femmes de Bordeaux, lance un appel pressant :
« Nous n’avons ni forage, ni marché, ni hôpital. Cela fait plus d’un mois que nous vivons sans courant. Quand on tombe malade, il faut se rendre au centre-ville pour espérer des soins. Nous souffrons énormément. »

Le quartier Bordeaux, malgré sa position stratégique en plein centre de Kankan, vit dans des conditions indignes. Ses habitants réclament des routes praticables, un marché, un centre de santé, une école et l’accès à l’eau et à l’électricité.
Il est urgent que les autorités locales, régionales et nationales ainsi que les personnes de bonne volonté posent un regard attentif sur cette réalité. Car laisser Bordeaux dans l’oubli, c’est laisser plus de 18 000 Guinéens sans espoir.
Un cri du cœur que les habitants veulent voir transformé en actions concrètes.

Lamarana Barry / Alhassane Tenin Traoré – www.gbaikandjamana.org