Dans la commune urbaine de Fria, au nord-ouest de la Guinée, le village d’Adamasorya, l’un des plus anciens de la région, est aujourd’hui au bord de l’effondrement.

Situé dans le quartier Tabossy 1, ce village historique subit de plein fouet les conséquences de l’exploitation minière intensive, sans bénéficier des retombées économiques promises.

Adamasorya, autrefois riche de ses plantations et de ses cours d’eau, voit aujourd’hui son environnement se dégrader à une vitesse alarmante.

Les activités minières ont détruit les terres cultivables, asséché les sources d’eau et plongé le village dans un nuage constant de poussière.

Le vacarme incessant des machines empêche les habitants de trouver le repos, affectant leur santé physique et mentale. L’élevage est devenu impossible, les cours d’eau sont à sec, et de nombreux animaux ont péri, étouffés ou affaiblis par la poussière et le manque d’eau.

Dans un geste censé apaiser les tensions, la société Rusal Friguia avait versé une somme de cinq milliards de francs guinéens à la communauté pour compenser les effets des travaux miniers.

Pourtant, Adamasorya, pourtant l’une des localités les plus touchées du corridor minier Boffa–Fria–Télimélé, n’a rien reçu de cette manne.

Une injustice flagrante que dénoncent les villageois, abandonnés alors même qu’ils sont en première ligne des nuisances.
Pire encore, la société Top Mining, Ze Cheng, a entamé le transport de la bauxite sur ce même corridor, sans consultation préalable ni mesures de protection pour les habitants.

Les jeunes du village, qui auraient pu trouver un espoir d’emploi dans ces activités, sont mis à l’écart, tandis que leurs terres sont ravagées et leur quotidien empoisonné.

Face à cette situation critique, les habitants d’Adamasorya lancent un appel désespéré à l’État guinéen. Ils demandent une intervention rapide pour stopper la dégradation de leur environnement, protéger leur santé, garantir des compensations justes, et surtout, redonner une voix à une communauté que l’on veut réduire au silence.

Adamasorya est bien plus qu’un simple village ; c’est un symbole de l’histoire et de la culture de Fria. Laisser ce village disparaître serait une perte irréparable pour la région et pour la Guinée tout entière. Il est temps d’agir pour préserver ce patrimoine et offrir un avenir digne à ses habitants.
Madiou « Le Savant » Camara pour www.gbaikandjamana.org