LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Bamako, 25 août 2025 – Les ministres en charge de la Justice et des Droits de l’Homme de la Confédération des États du Sahel (AES) – qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger – ont exprimé leur vive indignation face aux sanctions et actes qualifiés de « harcèlement » visant des militants panafricanistes.

Une condamnation ferme des sanctions
Dans leur communiqué publié à Bamako, les ministres dénoncent avec vigueur les mesures décidées par l’Union européenne le 26 juin 2025 à l’encontre de Mme Nathalie Yamb, militante panafricaniste. Ces sanctions incluent l’interdiction d’entrée et de transit dans l’espace européen, le gel des avoirs et l’interdiction de survol de l’espace aérien européen.
Le document dénonce également l’« arrestation illégale » et la « mort suspecte » de l’activiste Alain Christian Traoré, dit Alino Faso, en Côte d’Ivoire, ainsi que les « diverses mesures de harcèlement » contre d’autres figures panafricanistes comme Franklin Nyamsi, Kemi Seba et Ibrahima Maïga.
Atteinte aux libertés fondamentales
Pour l’AES, ces actes constituent une « atteinte grave aux libertés fondamentales », notamment à la liberté d’opinion, la liberté d’expression, le droit à la vie et à l’intégrité physique. Les ministres estiment que de tels agissements violent les principes des droits humains reconnus par la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
« Ces sanctions, présentées sous le prétexte fallacieux de la lutte contre une prétendue influence extérieure, ne sont en réalité qu’une tentative de museler les voix africaines qui revendiquent la fin du néocolonialisme », souligne le communiqué.
Enquête exigée en Côte d’Ivoire
Tout en présentant leurs condoléances à la famille de feu Alain Christian Traoré, les ministres de l’AES exigent des autorités ivoiriennes « une enquête transparente et diligente » pour faire la lumière sur les circonstances de sa mort.
Ils affirment également leur solidarité à Nathalie Yamb, Franklin Nyamsi, Kemi Seba et Ibrahima Maïga, qu’ils qualifient de « symboles du courage et de l’engagement des peuples africains à recouvrer leur souveraineté ».
Appel à l’unité africaine
Dans leur déclaration, les responsables de la Justice et des Droits de l’Homme de l’AES réaffirment leur soutien à tous les militants panafricanistes et appellent les organisations et peuples africains à « renforcer leur unité et leur solidarité face aux tentatives extérieures d’intimidation et de répression ».
Enfin, ils rappellent que ces pressions extérieures ne feront que « renforcer la détermination des peuples africains à bâtir une Afrique souveraine, unie et respectée dans le concert des Nations ».
Ci-joint la note.


Décryptage signé Cheick Sekou BERTHE, Jouranaliste, analyste et éditorialiste +224 620 00 89 85.