Après le procès du 28 septembre, les victimes entre doute et espoir à Maferinyah
Plus de 15 ans après les violences du 28 septembre et 7 mois après le verdict du procès, les victimes des viols et meurtres commis au stade continuent de lutter pour obtenir justice. Le 31 janvier, des expertes d’Avocats Sans Frontières France (ASFF) se sont rendues au Centre des Survivantes de Viol et de Violences Sexuelles à Maferinyah, en Basse-Guinée, pour rencontrer quelques survivantes et les responsables du centre. Françoise Bastien-Rabner, magistrate honoraire, et Caroline Walter, également représentante du Fonds mondial pour les Survivants (GSF), ont encouragé les victimes à persévérer malgré la lenteur du processus d’indemnisation. Elles ont souligné la nécessité de tirer des leçons de cette tragédie pour mieux réprimer les violences faites aux femmes et garantir réparation aux victimes.

L’administratrice du centre, Aissatou Kodho Diallo, a dressé un état des lieux préoccupant. Sur une liste de 400 victimes de toutes les tragédies confondues, seules une quarantaine de femmes fréquentent actuellement le centre, qui ne dispose pas des infrastructures nécessaires pour les héberger. Le centre fait face à des difficultés de mobilisation et de sensibilisation des survivantes, souvent découragées par la peur et le désespoir. De plus, l’incertitude quant à l’indemnisation des victimes pèse lourdement sur le moral des survivantes.

En attendant, celles qui fréquentent le centre participent à des activités comme la saponification et la teinture. Une psychologue assure des séances de thérapie de groupe, un suivi individuel et un référencement pour les cas nécessitant une prise en charge spécifique.

Le Centre des Survivantes de Maferinyah est désormais financé par l’Agence Française de Développement. Un projet en cours vise la construction d’un nouveau bâtiment pour héberger les victimes et leur offrir un lieu de prise en charge holistique. Des formations en pâtisserie et des programmes d’alphabétisation sont également prévus. Le centre a été créé à l’initiative des survivantes dans le cadre du projet de Mesures Réparatrices Intérimaires (MRI) mené par le GSF en Guinée, en partenariat avec l’Association des Victimes, Parents et Amis du 28 Septembre 2009 (AVIPA) et l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH)

B.Lynex en collaboration avec la Rédaction du
Gbaikandjamana.org