Au Burkina Faso, un sous-officier a été exclu de l’armée après avoir utilisé son téléphone pour demander l’évacuation de ses camarades blessés lors d’une attaque terroriste.
Le sergent-chef Mahamado Bouda, du groupement central des armées, a été radié pour « faute particulièrement grave », selon une note signée par son commandant. Son tort ? Avoir violé les consignes interdisant l’usage des téléphones portables et des réseaux sociaux sur le théâtre des opérations.
Le 22 janvier, le détachement militaire de Sebba, dans la région du Sahel, a subi une violente attaque menée par des hommes armés. Après plusieurs heures de combat, les assaillants ont été repoussés, mais de nombreux soldats burkinabés ont été blessés. Face à l’urgence et au manque de réaction de la hiérarchie, Mahamado Bouda a lancé un message vocal suppliant pour une évacuation aérienne :
« Nous avons été attaqués depuis 14h. Il y a beaucoup de blessés. Ils n’ont pas bénéficié d’évacuation. Que Dieu paie chacun pour ses bienfaits. »
Mais ce cri du cœur lui a valu une exclusion définitive de l’armée. Une décision qui suscite de vifs débats au sein de l’opinion publique : faut-il sacrifier un soldat pour avoir voulu sauver ses frères d’armes ?
Souleymane Tata Bangoura pour le Gbaikandjamana.org
Source : Rfi