À Hafia2, l’ambiance est électrique. Ce qui n’était qu’un simple mécontentement s’est transformé en bras de fer ouvert entre les commerçants et l’administration du marché. Depuis leur manifestation du 16 avril contre la surtaxe imposée sur les droits de place, une cinquantaine de vendeurs – principalement des banabanas – ont été convoqués par la gendarmerie d’Entag.

Une démarche qui a fait monter d’un cran la tension sur les étals.
Le 2 mai, le marché a été fermé à l’initiative des protestataires, boutiques verrouillées, entrées barricadées : la colère s’installe.

Les manifestants, toujours aussi déterminés, exigent non seulement l’annulation des convocations, mais aussi le départ pur et simple de l’administrateur en poste, devenu persona non grata. « C’est notre droit de revendiquer. L’administrateur doit partir, les droits doivent baisser », lâche une commerçante sous couvert d’anonymat.
Pour Michel Lamah, également commerçant, la ligne rouge est franchie : « Plus de 50 commerçants sont convoqués, y compris nos porte-paroles et les propriétaires des magasins où l’on se réunit. Si la commune de Tombolia ne trouve pas une solution, nous irons droit au ministère du Commerce. Et à partir du 8 mai, il n’y aura plus de marché. »
Le responsable du marché, dont le nom reste un mystère – si ce n’est la mention « El Hadj l’Administrateur » sur les reçus – refuse pour l’instant toute explication. Contacté, il a raccroché sans commentaire. En attendant, les accusations pleuvent. Le montant mensuel exigé par magasin serait passé de 15 000 à 25 000 francs, tandis que les étalagistes paieraient désormais 1 500 francs, contre 1 000 auparavant. La justification ? L’assainissement du marché. Une raison que balaient les vendeurs, dénonçant un lieu toujours aussi insalubre.
À Hafia2, la révolte est bien lancée. Et cette fois, elle pourrait prendre le chemin du ministère.
Souleymane Traoré pour le www.Gbaikandjamana.org