Après des mois de procédures et d’accusations qui ont alimenté la chronique judiciaire guinéenne, Dr Mamadou Péthé Diallo, ancien ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, a été définitivement blanchi par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).

Poursuivi pour détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, corruption d’agent public, enrichissement illicite et concussion, l’ancien patron de la santé guinéenne a bénéficié d’une ordonnance de non-lieu, confirmée en appel par la Chambre spéciale de contrôle de l’instruction. Motif : absence de charges suffisantes.
Des accusations sans preuves tangibles.
Le dossier, qui avait tenu l’opinion publique en haleine, reposait sur plusieurs chefs d’accusation jugés graves. Mais l’examen approfondi des pièces à conviction par la Chambre d’instruction, puis par la Chambre de contrôle, n’a révélé « aucune preuve concrète » pour soutenir les griefs formulés par le procureur spécial Aly Touré et l’Agent judiciaire de l’État.
Concernant la corruption d’agent public, les juges ont noté que le rapport d’exécution de la commission rogatoire de l’Inspection générale d’État (IGE) n’établissait aucun avantage indu perçu par le ministre dans les contrats conclus avec des sociétés comme SOGUIPHARM, ACET ou EIFFAGE.
S’agissant du prétendu détournement de deniers publics, la Chambre a souligné qu’aucune somme du paiement litigieux en faveur de la société ZMC n’avait été encaissée, ni directement ni indirectement, par Dr Diallo. La Cour a d’ailleurs rappelé qu’un paiement indu relève du droit civil, et ne peut être assimilé à un détournement.
Même constat pour les accusations de concussion et d’enrichissement illicite, jugées infondées : l’examen des revenus et du patrimoine du ministre a démontré qu’aucune augmentation disproportionnée n’avait été relevée durant son mandat. Quant au blanchiment de capitaux, la Cour a rappelé qu’il suppose l’existence préalable d’une infraction principale, inexistante en l’espèce.
Restitution de sa caution et de son honneur.
En conséquence, la Chambre de contrôle a confirmé l’ordonnance de non-lieu n°097/CI/CRIEF/2025 du 23 avril 2025, ordonné la restitution du cautionnement de 2 milliards GNF versé par l’accusé, et mis les dépens à la charge du Trésor public.
Une victoire judiciaire et morale.
Pour Dr Mamadou Péthé Diallo et ses avocats, ce verdict résonne comme une double victoire : judiciaire d’abord, en obtenant un non-lieu complet ; mais surtout morale, en recouvrant publiquement son honneur et sa dignité. Après une bataille éprouvante, l’ancien ministre sort de cette épreuve lavé de tout soupçon, et tourne enfin une page sombre de sa carrière.
Camarakè pour le gbaikandjamana.org