Depuis son imposition en septembre 2022, la délégation spéciale de Dialakoro, installée par la complicité de certains ressortissants résidant à Conakry, est accusée d’opacité et de mauvaise gestion.

En effet, depuis sa mise en place, aucune session formelle n’a été tenue, et aucun compte n’a été rendu aux contribuables.
Récemment, la situation a pris une nouvelle tournure lorsque le président de la délégation spéciale a déclaré publiquement sur les ondes de Radio Futur Médias que la commune rurale de Dialakoro ne disposait pas de budget. Cette affirmation a suscité l’indignation de la population locale.
Le samedi dernier, une session a finalement été convoquée à la commune, mais elle ne portait que sur la gestion de l’année 2024, occultant complètement les exercices financiers de 2022 et 2023.
Cette omission a ravivé la colère de la population, qui exige un bilan clair et transparent des années passées avant toute discussion sur l’exercice en cours.
Par ailleurs, un incident lié à la gestion de l’état civil a ajouté de l’huile sur le feu. Lorsque le gouvernement a demandé l’envoi des noms des chargés de l’état civil dans toutes les communes, le président de la délégation spéciale de Dialakoro a, sans concertation avec son conseil communal, proposé son propre jeune frère de lait, au détriment de l’agent qui occupait ce poste depuis plusieurs années.
Cette décision unilatérale a entraîné une vive contestation, notamment parmi les sages du village et la jeunesse, qui ont unanimement rejeté ce choix.
Ce conflit a coïncidé avec les activités du RAVEC (Recensement Administratif à Vocation d’État Civil). Lors d’un malentendu entre le nouveau responsable et le superviseur du RAVEC, un refus de signature d’un document a conduit à la suspension de ce dernier par la préfecture de Mandiana.
Depuis novembre 2024, le président de la délégation spéciale refuse de signer les actes de naissance, bloquant plus de 240 extraits de naissance d’enfants.

Joint par notre rédaction, Fanta Bakary Koulibaly, président de la délégation spéciale de Dialakoro, a rejeté en bloc toutes les accusations. Selon lui, l’état civil fonctionne correctement sous la direction d’Ansoumane Koulibaly.
« Un jour, j’ai reçu un appel me demandant d’envoyer un nom à la préfecture, mais on m’a simplement précisé qu’il devait s’agir d’un diplômé. J’ai alors cherché un candidat avant d’apprendre plus tard que c’était pour l’état civil. » Il a ajouté que l’ancien responsable était « un vieux fatigué à la retraite » et que les délégués de l’état civil avaient été officiellement installés par les juges. Il affirme aussi que la préfecture n’a jamais suspendu personne.
Face à cette crise persistante et à la grogne populaire, la population de Dialakoro exige aujourd’hui la dissolution de la délégation spéciale.
Les habitants estiment que leur président actuel ne reflète pas l’esprit du CNRD et qu’il est incapable de défendre les intérêts de leur communauté.
Alors que le malaise grandit, la présidence de la transition devra trancher : laisser la situation en l’état ou prendre des mesures pour restaurer la confiance de la population dans sa gouvernance locale.
En attendant, Dialakoro reste en effervescence, dans l’attente d’une décision qui pourrait redéfinir son avenir.
à suivre…
Alseny Philip Condé pour le www.Gbaikandjamana.org