Un acte de mutilation d’une rare violence a secoué la sous-préfecture de Doko, située à 50 kilomètres de la commune urbaine de Siguiri, ce dimanche 27 avril 2025.
Un homme, sous l’effet de stupéfiants, s’est sectionné lui-même le pénis et les testicules à l’aide de morceaux de tôle.Selon le médecin légiste Dr Abdoul Bachir Condé (ABC), en service à l’hôpital préfectoral de Siguiri, l’équipe médicale a été alertée aux alentours de 9 heures.
« Nous avons reçu un appel signalant qu’un homme s’était gravement blessé en se coupant les organes génitaux. Il a été évacué d’urgence vers notre hôpital. À son arrivée, nous avons immédiatement travaillé à stopper l’hémorragie et à effectuer les premiers soins », a-t-il expliqué.Revenant sur les circonstances ayant conduit à cet acte désespéré, Dr Condé raconte que la victime vivait chez le fils de la sœur de sa mère à Doko, après plusieurs années d’errance.
Ayant sombré dans la consommation de stupéfiants, l’homme avait quitté le domicile de son grand frère pour chercher fortune dans les mines d’or du Mali, où il passa trois ans. À son retour, il s’installa à Frabalen, un district de Niagassola, jusqu’à ce qu’un éboulement de mine ne le blesse grièvement.

Son grand frère, malgré les tensions passées, l’avait alors récupéré pour lui permettre de suivre un traitement à Doko. Après une période de stabilité, l’homme avait malheureusement replongé dans ses anciennes habitudes de consommation de stupéfiants à partir du vendredi 25 avril.
Le drame survint deux jours plus tard, alors que la famille était absente pour le travail. Se rendant seul sur le chantier de construction de son grand frère, il utilisa des morceaux de tôle pour s’amputer les parties génitales. Pris en charge rapidement, son état de santé est aujourd’hui stabilisé.
Face aux faibles moyens financiers du frère de la victime, la direction de l’hôpital préfectoral de Siguiri s’est battue pour obtenir son transfert vers l’hôpital régional de Kankan, afin d’assurer une meilleure prise en charge.
Un geste dramatique qui rappelle une fois de plus les ravages silencieux des addictions et l’urgence d’une prise en charge psychologique adaptée dans nos communautés.
Alseny Philip Condé pour le www.gbaikandjamana.org