À 20h10 ce lundi soir, la tension est montée d’un cran dans le quartier Kenindé, secteur Sangaréyah, dans la commune urbaine de Dubréka. Excédés par plusieurs jours de coupure d’électricité, des jeunes sont descendus dans la rue, érigeant des barricades et bloquant la circulation pendant de longues minutes.

Sur place, l’air sentait la colère et la fumée des pneus brûlés. À chaque tentative des forces de l’ordre pour disperser la foule, les manifestants jouaient au chat et à la souris dans le carrefour, refusant de céder tant qu’une solution durable à leur calvaire ne leur serait pas proposée.
Interrogés, certains jeunes ont dénoncé « un mépris total » des autorités face à leur détresse : « Nous sommes dans le noir depuis des jours, personne ne nous écoute, on n’en peut plus », a lâché l’un d’eux, visiblement remonté.

La gendarmerie est finalement intervenue à coups de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. La circulation a été rétablie un peu plus tard, mais plusieurs jeunes ont été arrêtés dans la foulée. À noter aussi que des agents ont obligé des commerçants à fermer boutique, malgré leurs protestations.
À Kenindé, la lumière reste encore un luxe, mais la colère, elle, brille de plus en plus fort.
Ahmadou Djogo pour Gbaikandjamana.org