
Dr Mamady Condé, connu sous le nom de Martin Luther King, vient de réussir brillamment sa thèse de doctorat lors d’une soutenance tenue dans la salle polyvalente de l’Institut Supérieur Agronomique et Vétérinaire de Faranah.
Intitulée « Évaluation de l’impact des institutions de microfinance sur la productivité agricole : Cas de la Région de Faranah, République de Guinée », cette thèse en Agriculture Durable et Gestion des Ressources en Eau analyse en profondeur le rôle des mécanismes de financement agricole dans l’amélioration des performances du secteur rural.

Le Chef de Bureau du Gbaikandjamana Média basé dans le Sankaran est allé à sa rencontre afin de retracer son parcours.
« J’ai eu plusieurs motivations, car au niveau de l’enseignement supérieur, pour faire une carrière, il faut obligatoirement aller en avance se former. Lorsque j’ai terminé mon D.E.S en 2008, il était déjà question que j’enseigne à l’université, mais le grand problème, c’est qu’à l’université, pour mieux enseigner, il faut monter en grade. Du coup, de 2012 à 2013, j’ai fait mon Master, puis je me suis dit qu’il fallait encore approfondir mes études. C’est pourquoi je me suis lancé dans l’affaire du doctorat. En février 2022, j’ai eu la chance d’être inscrit à l’école doctorale de l’ISAV-VGE de Faranah, où j’ai passé trois ans à explorer les quatre préfectures de la région.
C’est grâce à l’instauration du programme « Formation des Formateurs : 5000 Masters et 1000 PHD » que j’ai pu bénéficier d’un financement intégral de ma formation par l’État. Cependant, j’ai rencontré des difficultés liées aux déplacements qui étaient à ma charge. De plus, certains enquêtés étaient réticents à fournir des informations, craignant un contrôle des institutions de microfinance. En outre, à un moment donné, le financement a tardé, m’obligeant à avancer avec les moyens du bord. Mais malgré ces difficultés, j’ai réussi à présenter ma soutenance. »

Sur la composition de son jury, il précise :
« Mon jury était très costaud ! J’avais deux examinateurs étrangers, un Béninois et un Sénégalais, en plus de mon directeur de thèse venu de Sonfonia et de M. Dioubaté de l’Université de Kankan. Sans oublier notre Directrice générale, Professeure Mabety Touré, chevalière et universitaire distinguée.
Le débat a été houleux. Le jury m’avait accordé 45 minutes d’exposé, mais j’ai réussi à le terminer en 30 minutes. Ensuite, nous avons passé près de trois heures en débats, critiques et suggestions. Finalement, le jury s’est retiré pour délibérer et m’attribuer la mention que je mérite.
Après les différents témoignages de mon consultant et des membres du jury, on m’a attribué la mention « TRÈS HONORABLE » avec félicitations du jury. Plus que la mention, cette félicitation a été une véritable surprise pour moi. »

Avant cette soutenance, il n’avait pas encore le titre de docteur, mais pour lui, c’est une véritable chance, fruit de nombreuses difficultés surmontées.
« Je n’avais pas accès à certaines opportunités faute de titre. Aujourd’hui, cela change tout ! »
Pour finir, il lance un message fort :
« C’est dans la jeunesse que tout se joue. Quand on est jeune, on peut tout faire. Il faut être courageux et se battre corps et âme.
À l’endroit de l’encadrement de l’ISAV, je ne peux que leur dire merci pour leur soutien moral, matériel et financier. J’encourage vivement qu’ils continuent à soutenir d’autres jeunes. »

Entretien réalisé par Alpha Amadou Barry, Chef de Bureau Gbaikandjamana Média à Faranah.
Tél : 623 47 83 39