À Faranah, l’ambiance festive qui suivait la célébration de l’Aïd el-Fitr a rapidement laissé place à l’inquiétude.

Depuis les premières heures de ce vendredi 4 Avril 2025 , une étrange rumeur s’est propagée à une vitesse fulgurante dans les différents quartiers de la commune urbaine, semant la panique dans de nombreuses familles : les perles et tresses portées par les jeunes filles à l’occasion de la fête devraient être retirées, et ce, de toute urgence.

Le message, dont l’origine reste encore floue, aurait circulé dès l’aube via des appels téléphoniques et des messages entre proches. Plusieurs habitants affirment avoir été réveillés par des coups de fil venant de parents installés à Conakry, dans d’autres préfectures du pays, voire de la diaspora, les pressant d’agir avant la prière de 14h.

À en croire certaines sources locales, l’annonce aurait même été relayée dans des mosquées après la prière de l’aube, ce qui n’a fait qu’amplifier la crainte des familles.
Dans la matinée, le constat est frappant : dans les quartiers comme Tonkolonko, Abattoir, ou encore Kourouma, de nombreux groupes de jeunes filles se sont formés devant les salons de coiffure ou chez des voisines habiles de leurs mains.

Toutes avaient un objectif commun : se débarrasser au plus vite des tresses artistiquement faites pour la fête, et retirer les perles colorées qu’elles portaient avec fierté la veille encore.
« Ma tante m’a appelée depuis Lambanyi à Conakry. Elle m’a dit que c’est dangereux de garder les tresses aujourd’hui, qu’on ne sait pas ce qui se cache derrière. J’ai eu peur, j’ai vite appelé mes cousines, on est venues ensemble les enlever », confie Mariam, 14 ans, rencontrée dans le quartier Tafory.
Pour tenter de tirer les choses au clair, notre rédaction a contacté Elhadj Aboubacar Touré, Secrétaire général de la Ligue islamique préfectorale de Faranah. Joint au téléphone par le chef de bureau du GbaikandjamanaMédia à Faranah, Alpha Amadou Barry, le responsable religieux se dit surpris par l’ampleur de la rumeur. Il affirme n’avoir reçu aucune instruction officielle allant dans ce sens, et encore moins donné de directive en ce sens dans les mosquées de la ville. « À notre niveau, nous ne sommes au courant d’aucune annonce de ce type. Nous n’avons ni émis, ni relayé une quelconque interdiction ou alerte concernant les tresses et perles », a-t-il déclaré.
Pour l’heure, l’origine de cette rumeur reste un mystère, et les raisons de cette peur collective demeurent inconnues.
S’agit-il d’un malentendu culturel, d’une superstition ancrée dans certaines croyances locales ou d’un simple canular mal maîtrisé ? Une chose est sûre : à Faranah, cette affaire a fait plus d’un choc dans les familles.
Affaire à suivre…
Faranah, Alpha Amadou Barry – Chef du bureau Gbaikandjamana Média dans le Sankaran
Tel : 623 47 83 39