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La quête d’un droit élémentaire — le salaire — s’est transformée en drame sanglant ce samedi 4 octobre 2025 à Niaya Forita, dans la préfecture de Faranah. Mamadou Samoura, jeune ouvrier plein d’avenir, a été mortellement touché par balle lors d’une manifestation contre le non-paiement des salaires par une société chinoise opérant dans la localité.
Depuis le 1er octobre, les travailleurs attendaient vainement leurs paies. Face au silence de la direction, la colère a enflé. Les ouvriers ont décidé de bloquer l’accès à la base de la société pour exiger leur dû. Les autorités locales, intervenues en médiatrices, avaient promis un règlement pour le 5 octobre.
Mais ce jour-là, aucune solution concrète n’a vu le jour. La frustration a viré à l’affrontement. Vers 10 heures, les jeunes manifestants sont revenus devant la base. Les forces de l’ordre ont répliqué violemment.
« Ils ont tiré en l’air, puis une balle a atteint Mamadou. Il est tombé sur le coup. Les jeunes sont en colère, moi je suis anéanti », témoigne, bouleversé, Toumany Samoura, vice-président du district et oncle de la victime.
Outre cette mort tragique, une autre personne aurait été blessée à domicile par une balle perdue.
Ce drame jette une lumière crue sur les conditions précaires des travailleurs locaux et la brutalité avec laquelle certaines revendications sociales sont étouffées. À
Niaya Forita, la douleur se mêle à la colère : celle d’une communauté qui pleure un fils tombé non pas pour un crime, mais pour avoir osé réclamer son salaire.
Tandis que les autorités gardent le silence et qu’une enquête est timidement annoncée, une question demeure : combien de Mamadou faudra-t-il encore pour que le droit au travail digne cesse d’être un luxe en Guinée ?

Alpha Amadou BARRY, chef de bureau régional de Gbaikandjamana Médias à Faranah
📞 Contact : 623 47 83 39