Alors que le compte à rebours vers la clôture du Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC) est lancé, la commune urbaine de Fria fait face à une situation préoccupante.
À seulement 24 heures de la fin de l’opération, des milliers de citoyens restent encore non recensés. Une réalité qui soulève de vives inquiétudes chez les habitants et les leaders locaux.

Depuis le début du processus, plusieurs dysfonctionnements ont ralenti et parfois paralysé le bon déroulement du recensement : insuffisance de machines, retards dans le traitement des jugements supplétifs, démissions en cascade des opérateurs de saisie, et surtout grèves à répétition dues au non-paiement des primes des agents en charge du processus.
Les commissions administratives de recensement, censées faciliter l’enrôlement des citoyens, ont peiné à fonctionner de manière efficace, privant ainsi un grand nombre d’habitants de leur droit fondamental à l’identification civile.Face à cette situation, la population de Fria lance un appel pressant au gouvernement guinéen : celui de prolonger d’au moins dix jours la durée du RAVEC.
Cela permettrait à tous les citoyens dont les dossiers sont déjà constitués, mais bloqués par les lenteurs administratives, de pouvoir se faire enrôler dans des conditions normales.« Ce n’est pas la mauvaise volonté des citoyens, mais le mauvais fonctionnement du dispositif sur place qui explique ce retard, » martèle un citoyen.
À Fria, le temps presse et l’inquiétude grandit. Pour sauver le RAVEC dans cette localité, la balle est désormais dans le camp des autorités. Le prolongement de l’opération pourrait bien être la bouée de sauvetage tant attendue par une population laissée en rade.
Madiou Le Savant Camara, observateur engagé, pour Gbaikandjamana.org.