Dans une démocratie vivante, la presse joue un rôle fondamental : celui d’interroger, de bousculer, d’exposer ce que d’autres préfèrent garder dans l’ombre. Les journalistes, par leurs enquêtes et leurs articles, n’inventent rien. Ils observent, croisent les faits, et posent des questions. Rien de plus. Mais aussi, rien de moins.Et pourtant, il semble que ce simple exercice devienne insupportable pour certains responsables.

Il suffit qu’un article mette en lumière un manquement, une négligence ou une incohérence pour voir surgir une réaction… mais pas là où on l’attend.

Plutôt que de répondre à la presse, d’apporter des éclaircissements ou même de contredire publiquement les faits soulevés, certains responsables préfèrent se réfugier dans les publications sur les réseaux sociaux. Là, sans contradicteur, ils se justifient, se dédouanent, voire se victimisent, tout en évitant soigneusement d’aborder l’essentiel : le contenu même de l’article.Ce choix n’est pas anodin. Il montre un profond malaise face au débat.

Il révèle une volonté de contrôler la narration, de répondre sans jamais dialoguer, de s’adresser à leur public en contournant ceux qui posent les vraies questions.

Ce comportement ne fait que renforcer le fossé entre les autorités et les citoyens. Car ce que le public attend, ce n’est pas une parade sur Facebook, mais une réponse claire aux faits soulevés.

Il attend de la transparence, pas de la diversion. Il attend du respect pour les journalistes, pas du mépris déguisé en contre-communication.Qu’on le veuille ou non, les articles de presse ne sont pas des attaques personnelles. Ils sont des miroirs tendus vers ceux qui détiennent des responsabilités. Et le silence direct, suivi de justifications détournées, n’est rien d’autre qu’une esquive.

À toutes celles et ceux qui occupent des fonctions publiques, nous disons ceci : vous avez parfaitement le droit de ne pas être d’accord avec nos écrits. Mais vous avez surtout le devoir d’y répondre avec clarté et responsabilité, dans les espaces prévus pour cela.Car la presse n’est pas un tribunal.

C’est un espace de questionnement. Et fuir ce questionnement, c’est refuser de rendre compte.

Mohamed Camara Journaliste Gbaikandjamana Média

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