Depuis l’annonce la gratuité de la carte nationale d’identité biométrique à travers un décret présidentiel, les réactions des citoyens de Kankan sont mitigées, oscillant entre soulagement et scepticisme. Alors que certains considèrent cette initiative comme un progrès significatif facilitant l’accès à ce document fondamental, d’autres expriment des inquiétudes quant aux éventuelles complications liées à sa mise en œuvre.
Dans les rues de Kankan, de nombreux citoyens expriment leur satisfaction. Selon eux, la suppression des frais d’obtention de la carte d’identité nationale constitue un allègement financier significatif.
« Auparavant, l’obtention de la carte d’identité nationale nécessitait un investissement considérable, dépassant les 100 000 GNF, sans compter les déplacements fréquents et les attentes interminables. Aujourd’hui, savoir qu’il est possible de l’obtenir gratuitement est un véritable soulagement », déclare Moustapha Kaba, conducteur de tricycle à Kankan.

Sékouba Traoré souligne l’importance de cette initiative pour la Guinée, qu’il considère comme une première à saluer.
« Ce sont de nouvelles réformes mises en œuvre par le gouvernement actuel, dirigé par le Général Mamadi Doumbouya. Si je ne me trompe pas, cela n’a jamais été réalisé en Guinée auparavant, et c’est donc très bénéfique. J’encourage les citoyens à se procurer leur carte d’identité nationale, car il est essentiel pour tout citoyen de disposer de ses documents en règle », déclare Sékouba Traoré, acteur de la société civile.

Des interrogations concernant l’application concrète de ces mesures subsistent. Néanmoins, de nombreux résidents demeurent sceptiques. Certains soulignent les lenteurs administratives ainsi que les cas de corruption qui ont souvent entaché la délivrance des documents officiels.
« Ce n’est pas la première fois qu’une mesure sociale en faveur de la population est annoncée. Toutefois, sur le terrain, la réalité peut être différente. Il est essentiel de s’assurer que cette gratuité ne soit pas compromise par des frais cachés ou des démarches administratives complexes », met en garde Sékouba Doussou Keita, diplômé.
En réponse à ces préoccupations, diverses propositions émergent pour améliorer la situation. Un certain nombre de résidents suggèrent de décentraliser les centres de délivrance afin de réduire les délais d’attente.
« Si tous les citoyens doivent se rendre à un unique bureau pour récupérer leur carte, nous risquons de rencontrer à nouveau les mêmes problèmes qu’auparavant. Il est essentiel de multiplier les points de distribution afin d’éviter les longues files d’attente », suggère Laye Kabinet citoyen à Kankan.

D’autres plaident en faveur d’une surveillance renforcée du processus afin d’éviter toute tentative de monétisation illégale.
« Il est impératif d’instaurer des contrôles pour garantir que l’accès gratuit soit effectivement respecté et que personne ne tire profit de cette situation pour solliciter des paiements de la part des citoyens », souligne Mariam Kaba, commerçante au marché Dibida.

Avec cette initiative, le gouvernement vise à moderniser l’administration et à assurer un accès équitable aux documents d’identité.
Il reste cependant à déterminer si cette décision se traduira réellement par une simplification des démarches pour les citoyens.
En attendant, à Kankan, il est essentiel de demeurer vigilant afin de garantir que la gratuité annoncée ne soit pas simplement un effet d’annonce.
Souleymane Tata Bangoura pour Gbaikandjamana.org
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