La Coalition des Femmes Leaders de Guinée (COFEL), le Centre d’Excellence d’Afrique pour la Prévention et le Contrôle des Maladies Transmissibles (CEA-PCMT) et l’ONG Amref Health Guinée ont tenu une conférence de presse ce mardi 25 février 2025 à la Maison de la Presse de Conakry.
À travers cette rencontre, ces organisations ont plaidé pour une prise en compte effective des besoins spécifiques des femmes dans les plans de relèvement post-Covid-19, sous l’initiative Les Femmes s’Élèvent.
Avec pour vision l’émergence d’une société dynamique et inclusive, la COFEL milite en faveur de l’amélioration des conditions de vie des femmes guinéennes, particulièrement en période de crise.

Madame Yansané Fatou Baldé, directrice exécutive de la COFEL, a rappelé l’importance de cette démarche en mettant en lumière les inégalités aggravées par la pandémie.:« Nous vous réunissons aujourd’hui pour partager avec vous une étude que nous avons menée à travers un projet intitulé Les Femmes s’Élèvent. C’est pour la santé et le bien-être économique des femmes, surtout leur résilience face aux crises sanitaires que nous avons connues ici en 2020. Et souvenez-vous qu’avant 2020, en 2014, nous avions aussi connu une crise sanitaire sans précédent. Et le contexte, c’est quoi ? C’est que pendant la crise du Covid-19, l’État a élaboré un plan de riposte économique. Dans ce plan de riposte économique, on prenait en compte tout, sauf les problèmes spécifiques aux femmes. »
Au-delà de l’impact économique, la question sanitaire a été un facteur d’inégalité majeur. « Il y a eu plus de femmes malades que d’hommes. Pourquoi ? Parce que quand le mari est malade, c’est la femme qui va s’en occuper. En s’en occupant, elle devient peut-être, même si elle est asymptomatique, contaminée. Quand elle est contaminée, les enfants sont collés à elle. Et elle donc, qui a beaucoup plus d’interactions dans la société, la maladie se propage beaucoup plus des femmes vers la population en général que l’inverse », a-t-elle ajouté.

Fassou Mathias Grovogui, coordinateur du projet CEA-PCMT, a souligné que la solution passe aussi par une approche politique et communautaire. « Certes, c’est un processus qui est très long, et qui a plusieurs facettes. Il y a l’aspect politique qui cadre et implémente le genre dans toutes les institutions. Mais aussi, il y a les communautés à travers l’éducation, par exemple, pour rendre les jeunes filles et les jeunes femmes plus conscientes de la spécificité de leur genre. Sur le plan sanitaire, c’est de réfléchir aux meilleures stratégies à mettre en œuvre pour s’assurer qu’on prenne suffisamment en compte les vulnérabilités. Certes, cette décision finale revient aux politiques. »
Après une étude menée sur un échantillon national, COFEL et ses partenaires assurent avoir touché plus de 200 femmes et leurs familles à travers leurs différentes initiatives. Une action qui, selon eux, ne concerne pas seulement quelques dizaines de bénéficiaires, mais bien 52 % de la population guinéenne.
Un chiffre qui traduit l’ampleur du combat et la nécessité d’agir pour un avenir plus inclusif et équitable pour les femmes de Guinée.
Dédé Kaba pour le Gbaikandjamana.org