Il y a Dix-sept ans, la Guinée perdait l’une de ses voix les plus vibrantes. Ce 25 mai 2025, nous honorons la mémoire de Moussa Mara, journaliste et animateur culturel dont le micro s’est tu, mais dont l’écho résonne encore dans le cœur des Guinéens.

Moussa Mara, figure emblématique de la Radiotélévision guinéenne (RTG), s’est éteint un Dimanche 25 mai 2008 à Cuba, alors qu’il accompagnait l’Ensemble instrumental national pour une mission culturelle.
Il n’avait que 34 ans. Derrière cette disparition brutale se cache une vie marquée par la passion, le talent, mais aussi par une profonde injustice institutionnelle.
Pendant plus de huit ans, Moussa Mara a servi la RTG avec dévouement, animant des émissions culturelles devenues cultes, à l’image de
Africa Cadence. Il avait cette capacité rare de magnifier la culture guinéenne, de donner une scène et une voix aux artistes, tout en restant humble et discret. Pourtant, malgré son professionnalisme, il est resté un simple stagiaire jusqu’à son dernier souffle. “C’était un passionné, un vrai !” se souviennent ses anciens collègues.
Nombre d’artistes lui doivent leur première apparition à la télévision nationale. En 2013, Bébé Kandia, émue par son souvenir, lui dédia une chanson dans son album
Le Défi— preuve que son aura allait bien au-delà des studios de la RTG. Moussa Mara n’était pas seulement un animateur : il était une mémoire vivante, un artisan de la culture, un bâtisseur de ponts entre les générations. Aujourd’hui, alors que le silence a remplacé sa voix, son souvenir nous interpelle : combien de Moussa Mara continuons-nous d’ignorer dans l’ombre de nos institutions ? Honorer sa mémoire, c’est refuser que le talent meure dans l’anonymat.
C’est faire en sorte que, plus jamais, une voix si précieuse ne soit oubliée avant même d’avoir été pleinement entendue.
Alseny Philip Denkè Condé Journaliste Gbaikandjamana Média.
Tel: 623183960