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À la veille du quatrième anniversaire du coup d’État militaire qui l’a renversé, l’ancien président guinéen Alpha Condé a publié une déclaration solennelle rendant hommage aux martyrs du 5 septembre 2021 et dénonçant avec vigueur la gouvernance du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).
« Une entaille vive dans le corps de la nation »
S’adressant aux familles endeuillées et aux blessés de cette journée sanglante, Alpha Condé rappelle que le 5 septembre 2021 demeure « une blessure ouverte » dans l’histoire de la Guinée.
Il affirme que les éléments de la Garde présidentielle, tombés ce jour-là « les armes à la main », sont morts pour défendre les institutions et un président démocratiquement élu.
« Leur sang versé sur les marches du palais présidentiel est devenu un témoignage éternel, une accusation vivante qui pèse sur ceux qui ont pris le pouvoir par la violence et la trahison », déclare l’ancien chef d’État.
Les prisonniers politiques évoqués
Alpha Condé dénonce également la détention de plusieurs figures politiques, parmi lesquelles Kassory Fofana, Docteur Diané, Damaro Camara, Bill Gates et Ibrahima Kourouma, qu’il qualifie de « prisonniers politiques ».
Pour lui, leur incarcération arbitraire constitue une humiliation nationale et une preuve supplémentaire de la dérive autoritaire du régime en place.
Une critique sévère de la junte
L’ex-président accuse le CNRD d’avoir instauré une « gestion clanique », militarisé la vie politique et muselé la société civile. Selon lui, la corruption et la mauvaise gouvernance ont plongé le pays dans une crise économique et financière sans précédent, marquée par la perte de confiance des investisseurs.
« Leur faste trahit leur peur »
Alors que la junte s’apprête à célébrer dans le faste militaire son coup de force, Alpha Condé y voit une provocation.
« Leur fête n’est qu’une insulte au sang versé, une arrogance qui masque la fragilité d’un pouvoir illégitime », affirme-t-il.
« Nous n’oublierons jamais »
Alpha Condé conclut en réaffirmant sa détermination et celle de ses partisans à poursuivre le combat politique :
« Nous n’oublierons jamais. Nous ne nous tairons jamais. Nous poursuivrons la lutte jusqu’à ce que la vérité triomphe, que la Constitution soit restaurée et que la dignité soit rendue à notre nation. »

Décryptage : Cheick Sékou Berthe.