Certes, l’Afrique et le monde ont connu de grandes figures : des chefs de guerre, des hommes de science, des génies politiques ou spirituels… Mais rares sont ceux dont l’œuvre atteint la profondeur et l’impact de celle de Solomana Kanté.

Originaire de Nabaya, à l’est de la Guinée, ce fils d’Afrique a accompli ce qu’aucun autre Africain noir n’avait jamais réalisé avant lui : créer, à lui seul, un système d’écriture original, complet et fonctionnel, le N’ko.
Quand on pense que pour élaborer la langue française, il a fallu plusieurs linguistes, grammairiens et savants de renom en France ; qu’en Allemagne, la construction de l’allemand a été le fruit d’un long travail scientifique; et que des pays comme la Chine et le Japon ont développé leurs systèmes d’écriture sur plusieurs générations…
Solomana Kanté, lui, a inventé le N’ko avec peu de moyens, loin de sa ville natale, dans des conditions modestes. Pourtant, il a donné naissance à une écriture capable de transcrire avec précision toutes les langues africaines.
Aujourd’hui, le N’ko est enseigné dans plus de sept universités à travers le monde, y compris à Harvard.
Le N’ko n’est pas simplement un alphabet : c’est un acte de souveraineté intellectuelle africaine, un outil de résistance linguistique et un pont entre les peuples africains.
Dors en paix, savant du siècle. Ton œuvre vivra à jamais. Merci pour notre souveraineté linguistique.
Dr. Karamo Kaba
Écrivain – Auteur – Consultant