Alors que les rues de Conakry peinent encore à sécher après les violentes inondations du 30 juillet 2025, les réactions continuent de fuser. Parmi les voix les plus critiques, celle du professeur Lamarana Petty Diallo, président du Mouvement des Réformateurs de l’UFDG, ne passe pas inaperçue.

Dans un entretien accordé à Gbaikandjamana.org, l’universitaire a livré une analyse sans détour de la situation. Pour lui, la responsabilité de ce désastre est partagée entre l’État et les citoyens.
« L’inondation n’est pas une catastrophe naturelle. C’est un drame causé par l’échec de l’État depuis plus de 60 ans, et par l’incivisme de certains citoyens qui obstruent les caniveaux, parfois même en construction. Il faut avoir le courage de le dire », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « L’urbanisation urbaine doit se poursuivre avec rigueur, mais il faut aussi instaurer une police de la voirie, capable de sanctionner les actes d’incivisme. »
Loin de s’arrêter à la gestion des inondations, Professeur Petty a également commenté la récente nomination de Cellou Baldé, son ancien camarade de lutte au sein de l’UFDG, à un poste gouvernemental. Pour lui, cette nomination est justifiée, non par complaisance, mais par la compétence.
« Ce n’est pas une gentillesse du général Mamadi Doumbouya. Il a simplement reconnu la valeur d’un homme de terrain. Cellou Baldé, tout comme Bah Oury ou Ousmane Gaoual, n’a pas été nommé parce qu’il a quitté l’UFDG, mais parce qu’il a su faire ses preuves sur le terrain », a-t-il martelé.
Il en a profité pour revenir sur son propre départ du parti, qu’il qualifie de sanction déguisée :
« Moi-même, j’ai été victime pour avoir osé réfléchir, proposer, critiquer. Mon soutien à Ousmane Gaoual m’a valu l’exclusion. Dès que vous vous distinguez dans ce parti, vous devenez la cible de la médiocrité. »
Une sortie à la fois politique et personnelle, qui relance le débat sur la gestion du pays et la place des cadres réformateurs dans le paysage guinéen.
Ahmadou Djogo pour le www.Gbaikandjamana.org