Considérée comme le Real Madrid des Jeux Universitaires de Guinée, l’Université Julius Nyerere de Kankan (UJNK) continue de faire parler d’elle par ses performances remarquables. Mais cette année, à Kindia, la grandeur semble devenir un fardeau, tant les obstacles qu’elle rencontre paraissent moins sportifs que politiques. Alors que la demi-finale tant attendue devait se jouer le 1er mai face à l’Université Gandhi, le match a été brusquement annulé. Motif avancé : défaut de contrôle et de licence de l’équipe adverse. Une justification qui soulève plus de questions qu’elle n’en résout, surtout quand on apprend que l’Université Gandhi bénéficierait du soutien actif de la Direction nationale du sport universitaire. Pour de nombreux observateurs, il ne fait plus de doute que l’UJNK paie le prix de sa performance XXL dans ce tournoi. Une domination technique et tactique qui dérange, au point que certains y voient une tentative claire de la freiner par des manœuvres administratives douteuses, voire délibérées. « On veut tuer la compétition au lieu de l’élever », confie un membre du staff de Kankan sous anonymat. « Ce n’est pas un défaut de licence qu’on cherche à corriger, c’est une équipe qu’on veut éliminer sans jouer. » La situation scandalise. Elle jette une ombre sur la crédibilité de cette compétition censée promouvoir l’excellence sportive et l’équité entre les universités. Si les institutions censées garantir le fair-play deviennent parties prenantes de l’injustice, alors l’esprit du sport universitaire est en danger. L’Université Julius Nyerere, fidèle à sa réputation, reste digne dans l’adversité, mais attend toujours justice et transparence. Car au-delà du terrain, c’est aussi une certaine idée du sport universitaire guinéen qui est en jeu.
Emmanuel Tamba Kallas TOLNO Consultant et analyste sportif PDG de la page sportif Kallassport.News