Alors que son crime suscite l’indignation générale et que la population réclame sa mise à mort, Bangaly Traoré, meurtrier présumé d’Adama Konaté, s’exprime avec une sérénité glaçante. Dans une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux, il revient sur ses actes passés et justifie son geste, révélant une personnalité marquée par la violence et l’absence de remords.

Loin d’être un premier dérapage, cet homicide semble être l’aboutissement d’un comportement violent enraciné.
Bangaly Traoré confesse avoir tenté, il y a dix ans, d’assassiner son épouse, qu’il soupçonnait d’infidélité. <<J’ai dit que je ne voulais plus de cette femme, car même après une simple dispute, elle refusait de dormir à la maison et allait chez ma belle-mère. Je lui ai dit de retourner chez ses parents, mais elle a refusé. Une nuit, pendant que les gens étaient à la prière, j’ai acheté une machette. Je voulais la découper avec ça, mais elle a compris mes intentions, elle me connaissait, elle a réussi à me désarmer. Je suis allé acheter un petit couteau et des mangues pour les faire entrer dans la maison. Elle a découvert le couteau aussi, mais elle a pris les mangues et a commencé à les préparer pour moi. Mais j’avais un tournevis dans mon camion, car je suis chauffeur de camion à Loila. À 2 heures du matin, j’ai pris ce tournevis avec l’intention de la poignarder, mais elle a réagi rapidement et a frappé ma main, le tournevis est tombé. Alors, j’ai essayé de lui arracher les yeux, mais elle a réussi à s’échapper. Nous sommes allés devant la justice à l’époque, c’est Charles Wright qui était ici à Kankan, après enquête, ils ont dit que j’avais raison et que mes parents étaient la cause de nos problèmes.>>
Concernant le meurtre d’Adama Konaté, l’assassin présumé persiste et signe, sans exprimer le moindre regret. Il raconte leur relation tumultueuse et évoque une passion dévorante qui, selon lui, justifierait son geste. <<Nous sommes allés trois fois à la gendarmerie avec cette femme. La première fois, un homme qui voulait l’épouser avait déjà entamé toutes les démarches, même la dot avait été versée. Son mariage était prévu pour une date précise, mais elle a refusé et a dit que c’était moi qu’elle voulait épouser. Ce mariage n’a donc pas eu lieu, elle m’a dit : ‘Traoré, si tu ne m’épouses pas, je ne sais pas qui épouser, je t’aime plus que tout.’ C’était une commerçante très riche, elle me donnait parfois entre 1 000 000 et 2 000 000 de francs guinéens. Elle m’avait habitué à son amour. Nous étions ensemble, elle respectait tous mes désirs. Un jour, je l’ai déposée chez elle, ses enfants ont cassé la vitre de ma voiture. Nous sommes allés à la gendarmerie pour ce problème. Là-bas, ses enfants ont été mis en tort, elle a payé 2 000 000 de francs guinéens pour réparer les dégâts causés par ses enfants, quant à moi, j’ai pardonné pour ma voiture. Malgré tout cela, nous sommes restés ensemble, malgré l’opposition de sa famille. Nous faisions tout ensemble, quand elle partait à Siguiri, j’allais la chercher et nous passions la nuit chez moi. Vendredi dernier, nous avons parlé au téléphone après une dispute et elle a même prié pour moi avant que nous ne nous quittions. Puis, samedi matin, quand je l’ai appelée, elle n’a pas répondu, alors que je lui avais déjà dit qu’elle provoquait souvent des disputes inutiles. J’ai deux femmes à la maison, ma deuxième femme est très jeune et très belle, mais elle, je l’aimais plus que les autres. Si elle me cause des ennuis, je peux rester jusqu’à trois jours sans manger. Après nos discussions, elle m’avait promis de ne plus me chercher des querelles inutiles. Quand elle a refusé de répondre à mon appel samedi, j’ai envoyé ma petite sœur chez elle pour savoir pourquoi.>>
Pendant que Bangaly Traoré se justifie, la justice avance.
Présenté au procureur dans la nuit du 20 mars 2025, il a été placé en détention provisoire à la maison centrale de Kankan. Le procureur Marwane Baldé a annoncé que de lourdes peines seront requises contre lui.
Quant à la population de Kankan, elle réclame un châtiment exemplaire.
Alseny Philip Condé pour le www.Gbaikandjamana.org