La matinée du vendredi 11 avril 2025 restera gravée dans la mémoire des commerçants de Silanimangbon, autour du marché Dibida, à Kankan.

Alors que le ministre de l’Urbanisme, Mory Condé, avait annoncé lors du lancement de la Campagne Agricole 2026 des démolitions à venir, leur exécution s’est faite à une vitesse que beaucoup jugent brutale.

Boutiques et étals ont été rasés sous les yeux impuissants des occupants, qui affirment n’avoir été informés que 72 heures avant l’opération.
« Ils ne nous ont pas prévenus à temps. Le président Mamadi Doumbouya peut faire ce qu’il veut, mais nous ne sommes pas satisfaits. Nos affaires sont dehors, nous n’avons nulle part où aller. C’est vraiment anormal »fulmine un vendeur encore sous le choc.
Certains commerçants admettent la pertinence de l’initiative, mais dénoncent le mauvais timing, à quelques semaines seulement de la Tabaski, une période décisive pour leur chiffre d’affaires.

« L’initiative est bonne, nous saluons le Général Doumbouya. Mais pourquoi maintenant ? Il fallait attendre après la fête. Nous sommes complètement perdus », déplore Sidiki Fofana, marchand au marché.

D’autres évoquent des conséquences sociales lourdes, notamment pour les familles dont la survie dépend de cette activité commerciale.
« C’est ici qu’on gagne notre pain. On ne sait pas comment faire, entre la fête et la rentrée scolaire qui approche. Nous demandons au président de nous venir en aide », supplie un vendeur de fournitures scolaires.

La famille Kaba, de son côté, affirme détenir des droits coutumiers sur le site concerné.
« Ce terrain appartient à notre famille depuis très longtemps. On nous a dit avant-hier de partir sous 24 heures. C’est incompréhensible. Nos affaires sont dehors, avec nos enfants. », raconte M’Baligbè Kaba.

À ce jour, aucune mesure d’accompagnement ou de compensation n’a été proposée aux sinistrés.
L’amertume est palpable.
𝐒𝐨𝐮𝐥𝐞𝐲𝐦𝐚𝐧𝐞 𝐓𝐚𝐭𝐚 𝐁𝐚𝐧𝐠𝐨𝐮𝐫𝐚 et Robert Tchotcho Bangoura pour Gbaikandjamana.org
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