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Depuis plusieurs mois, les opérateurs économiques de Kankan ne cessent de tirer la sonnette d’alarme face au manque criant de liquidité qui paralyse leurs activités quotidiennes. Faire un dépôt ou un retrait dans les banques est devenu un véritable parcours du combattant, freinant les échanges commerciaux et alourdissant les charges des commerçants.
Pour l’achat de marchandises, la situation est encore plus complexe. Les gestionnaires de banques expliquent aux clients que « l’argent n’est pas disponible ». Certains opérateurs dénoncent même des pratiques douteuses : pour accéder aux fonds nécessaires, il faudrait passer par des arrangements informels moyennant de fortes sommes, ce qui grignote leurs marges bénéficiaires.

Rencontré dans sa boutique au rond-point Komarala Loisir, un commerçant, qui a requis l’anonymat, témoigne :
« Avec cette pénurie de liquidité, on vit un vrai calvaire. Même si tu veux acheter de la marchandise à Conakry et que tu demandes à quelqu’un d’y déposer ton argent, on lui dira de ne pas le faire, car il ne pourra pas le retirer. Par exemple, si tu verses 100 millions GNF pour un achat, à la banque on ne te remettra peut-être que 30 ou 40 millions. Et pour obtenir le reste, il faut passer par ton gestionnaire de compte, qui peut te réclamer 3 à 5 millions pour t’aider. Cela réduit directement ton budget d’achat. Résultat : nous augmentons les prix, car un commerçant ne vend jamais à perte. »
Selon lui, cette crise, qui dure depuis trois mois, touche non seulement les opérateurs économiques mais aussi le gouvernement et les consommateurs, car elle entraîne une flambée des prix sur le marché.
Pour l’heure, aucune mesure concrète n’a été annoncée pour résoudre durablement la situation. Les autorités assurent que « l’argent arrive », mais sur le terrain, la patience des commerçants s’épuise.
Si la crise perdure, Kankan pourrait voir ses étals se vider et son économie locale s’essouffler, au détriment de toute la chaîne commerciale.
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Lamarana Barry et Sékou Sanou Condé pour www.gbaikandjamana.org
Tel: 623 03 08 99