Après la publication d’un communiqué sur les réseaux sociaux, la Haute autorité de la communication (HAC) de Guinée, a annoncé de nouvelles mesures relatives à la délivrance de la carte de presse professionnelle.
Selon ce communiqué, à compter du 1er juillet 2025, seuls les journalistes et techniciens des médias régulièrement installés et détenteurs de la carte d’identité professionnelle auront accès à l’ensemble des sources d’informations, conformément à l’article 18 de la Loi organique N°2020/0010/AN de juillet 2020.
La HAC met également en garde toute personne qui violerait cette disposition légale. Elle précise que la mesure s’appliquera d’abord à Conakry à partir du 1er juillet, avant d’être étendue à l’intérieur du pays dès le 25 juillet 2025.
Cette décision a suscité des réactions diverses à Kankan. Si est saluée par une partie des professionnels des médias, d’autres en revanche critiquent la méthode de mise en œuvre. C’est le cas de Facely Enquêter Sanoh, journaliste free-lance.
« Pour moi, la décision de la HAC est bonne dans le fond, mais c’est la manière qui pose problème. Tout est centralisé à Conakry. Nous, journalistes de l’intérieur du pays, devons envoyer nos dossiers à un point focal, qui lui-même doit les transmettre à Conakry. Qui nous garantit que ces dossiers arriveront à destination ? En plus, la commission chargée de la délivrance ne compte aucun représentant de l’intérieur du pays, alors qu’ils ignorent nos réalités. Il aurait fallu d’abord mettre en place des dispositifs régionaux avant de fixer une date limite. Pour moi, la HAC n’est pas encore prête pour ce processus. Mais comme c’est la Guinée… on préfère forcer. » Déplore Facely Enquêter Sanoh journaliste free-lance.

De son côté, Oumar Fofona, PDG de la radio Baraka FM Kankan, voit cette initiative d’un bon œil :
« J’apprécie cette décision de la HAC. Elle permettra d’assainir le milieu des médias. Avant, on voyait des personnes se réclamer journalistes sans qu’on ne connaisse leur organe de presse. Désormais, on saura clairement qui est journaliste ou non.Nous, responsables de médias, nous nous y préparons depuis longtemps, car nous voyons que le pays prend une nouvelle direction sous les autorités actuelles. » a expliqué Oumar Fana, patron de média.

Mamadi Kanssan Doumbouya, Directeur régional de l’Information et de la Communication à Kankan, invite les journalistes de la région à se conformiser à cette décision de la HAC
« La décision est salutaire, car notre métier est confronté à de nombreux problèmes. Aujourd’hui, il suffit de bien parler pour se dire journaliste, même sans aucune formation, parfois sans même le BEPC. Je demande à tous les journalistes de la région de Kankan de se conformer à cette décision. C’est important, d’autant plus que la démarche est gratuite » a-t-il invité

Il reste à savoir si cette nouvelle mesure sera effectivement respectée dans l’ensemble du paysage médiatique guinéen, dans un contexte marqué par la prolifération des web-médias, souvent peu encadrés.

𝐒𝐨𝐮𝐥𝐞𝐲𝐦𝐚𝐧𝐞 𝐓𝐚𝐭𝐚 𝐁𝐚𝐧𝐠𝐨𝐮𝐫𝐚 pour www.gbaikandjamana.org
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