Dans la ville de Kankan, au cœur du grand marché de Dibida, la fonderie reste un métier de passion et de transmission, bien que de moins en moins prisé par les jeunes générations.

Ce jeudi 31 juillet 2025, notre équipe s’est intéressée à ces artisans qui façonnent, dans la chaleur des fours et le bruit du métal, les ustensiles essentiels du quotidien, notamment les marmites traditionnelles.

Parmi eux, Kabinet Kaba, maître fondeur depuis plus de 35 ans, partage avec fierté son attachement à ce métier qu’il considère comme indispensable à la société :
« La fonderie, ce n’est pas seulement un travail, c’est un service pour la communauté. Ce que nous produisons — marmites, seaux, pièces de voiture — ce sont des outils de subsistance pour la population. »

Issu d’un parcours non héréditaire dans un métier souvent transmis de génération en génération, M. Kaba raconte avec émotion comment il a été initié à la fonderie par un ami d’enfance, Kéfinba Kaba, fils de forgeron. Ensemble, ils ont appris, observé, et fini par faire corps avec cette activité.

Mais aujourd’hui, ces artisans font face à un changement profond des habitudes de consommation.
« Depuis l’arrivée de la modernisation, les gens préfèrent les marmites modernes. Les nôtres, pourtant plus résistantes, sont de moins en moins demandées »,, déplore-t-il.

Malgré tout, le maître fondeur ne baisse pas les bras. Il lance un appel à l’État pour un appui matériel qui leur permettrait de mieux répondre aux besoins actuels tout en valorisant leur savoir-faire :
« Nous pouvons produire plus de 100 marmites par jour, mais il nous faut des équipements adaptés, comme le bafata, un outil crucial pour la fonderie. »

Alors que les marmites modernes inondent les marchés, la voix des artisans comme Kabinet Kaba nous rappelle l’importance de préserver ces métiers traditionnels, reflets vivants de notre identité culturelle. Car au-delà du métal fondu, c’est tout un patrimoine qui risque de disparaître, s’il n’est pas soutenu à sa juste valeur.
Lamarana Barry / Sékou Sanou Condé
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Pour le www.gbaikandjamana.org