À l’ère de la mondialisation et de l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), la radio, longtemps considérée comme un média incontournable, semble perdre du terrain auprès de la jeunesse.

À Kankan, de plus en plus de jeunes délaissent les ondes pour se tourner vers les réseaux sociaux, jugés plus rapides et plus accessibles. Notre rédaction s’est intéressée à ce phénomène, pour en comprendre les raisons et les conséquences.

Au marché Dibida, Ibrahima Touré, un commerçant de postes radios depuis une dizaine d’années, regrette la baisse d’intérêt pour ses produits.
« Avant, beaucoup venaient acheter des radios pour s’informer. On faisait de bonnes affaires à l’époque. Mais avec l’arrivée des smartphones et des réseaux sociaux, les ventes ont chuté. Les jeunes préfèrent leur téléphone pour accéder aux informations, et cela nous affecte beaucoup », témoigne-t-il.
Il invite les autorités à améliorer la couverture des signaux radio dans toutes les localités, afin de redonner à la radio ses lettres de noblesse.

Mamadou Konaté, lui, illustre bien ce changement de comportement générationnel.
« Personnellement, je n’écoute pas la radio. Aujourd’hui, grâce à la technologie, nous avons accès à Facebook, TikTok, Instagram… C’est plus rapide et on peut s’informer à la minute. Avec nos occupations, on n’a pas le temps de rester à écouter la radio », confie-t-il.

Pourtant, d’autres, comme Mamady Kanté continuent de défendre la radio comme une source d’information fiable et crédible.
« Écouter la radio est très important. Les informations qui y passent sont vérifiées, car les journalistes respectent des règles. Sur les réseaux sociaux, tout le monde peut publier ce qu’il veut, même de fausses informations. La radio reste la meilleure façon de s’informer correctement sur l’actualité du pays et du monde », explique-t-il, avant d’appeler chacun à « ne pas tourner le dos aux radios ».
Avec la modernisation, la radio semble donc perdre peu à peu son attrait auprès de la jeunesse, séduite par la rapidité et l’accessibilité des réseaux sociaux.
Reste à savoir si cette tendance est irréversible, ou si un retour à ce média historique est encore possible, pour préserver la qualité et la fiabilité de l’information.
Banana Chérif & Sékou Sanou Condé / www.gbaikandjamana.org