C’est un véritable message d’espoir que vient d’adresser Sékou Souaré à la jeunesse guinéenne. Âgé de 44 ans, ce gestionnaire du gaz butane en Haute-Guinée a brillamment décroché le Baccalauréat session 2025, en option franco-arabe, sciences sociales. Dans une interview accordée à notre rédaction, il revient sur son cheminement :

« J’ai été candidat libre au Baccalauréat cette année en option franco-arabe, sciences sociales. C’est à la Direction préfectorale de l’éducation (DPE) que j’ai déposé ma candidature. Ce n’est pas ma première fois de passer le Bac. J’ai obtenu mon premier Baccalauréat il y a plus de 20 ans, après avoir validé le Bac 1 et le Bac 2, puis réussi le concours d’accès à l’université, où j’ai été 18ᵉ de la République de Guinée.J’ai terminé mes études universitaires en 2005, au département d’anglais de l’Université de Kankan, et aujourd’hui je parle couramment cette langue. »
Grand amoureux des langues, Sékou Souaré s’est ensuite tourné vers l’arabe, en autodidacte :
« De base, je suis un passionné des langues. J’ai commencé à acheter des livres en arabe pour me former seul, tout en suivant des cours avec des amis, des oustazs et des molims. J’ai fini par constater que je maîtrisais l’arabe mieux que certains diplômés dans cette langue. Je me suis alors dit qu’il me fallait un diplôme pour attester officiellement de mon niveau. »
Il s’inscrit donc au Baccalauréat en option sciences sociales, et le succès est au rendez-vous :
« J’ai été admis avec le rang 759 ex aequo. »
Son passage au centre d’examen Morifindjan Diabaté a marqué les esprits :

« Le jour de l’examen, en tenue bleue et blanche, les élèves me prenaient pour un surveillant ou un délégué. Mais lorsqu’ils m’ont vu chercher mon nom sur la liste des candidats, ils ont été surpris : « Ah bon ? Le vieux là aussi est candidat ? » Je leur ai répondu que j’étais leur collègue.Et au fil des épreuves, certains me disaient : « Vieux père, on compte sur vous hein ! » D’autres m’ont confié qu’en me voyant, ils avaient retrouvé espoir. Même en cas d’échec, ils allaient recommencer. »
Encouragé par ce succès, Sékou Souaré ne compte pas s’arrêter là :

« Maintenant que j’ai mon Baccalauréat en arabe, je souhaite poursuivre à l’université, dans le domaine de la langue arabe.Je rêve aussi de travailler dans la diplomatie, car je maîtrise trois des langues les plus parlées au monde : le français, l’arabe et l’anglais. Sans oublier le N’ko, ce qui me permet d’être un bon interlocuteur. »
Il conclut son témoignage par un appel vibrant à la jeunesse africaine.

« Le perfectionnement est essentiel. Comme on le dit : il faut chercher le savoir de la naissance jusqu’à la mort. Je suis dans cet esprit, je veux continuer à apprendre.À la jeunesse africaine, je dis : formez-vous ! Ne vous arrêtez pas aux diplômes universitaires pour dire que vous avez fini les études. »
Sékou Souaré parle couramment le français, l’arabe, l’anglais, et maîtrise l’écriture en N’ko. Il est également titulaire de plusieurs diplômes obtenus à distance, grâce à des formations en ligne suivies avec rigueur et détermination.
𝐒𝐨𝐮𝐥𝐞𝐲𝐦𝐚𝐧𝐞 𝐓𝐚𝐭𝐚 𝐁𝐚𝐧𝐠𝐨𝐮𝐫𝐚 www.gbaikandjamana.org+224 621-519-282