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En cette période de vacances, les rues de Kankan sont envahies par des enfants, souvent âgés de moins de 12 ans, contraints à exercer de petits métiers comme le commerce ambulant, la cordonnerie ou encore le lavage de motos.
Si ces activités leur permettent d’aider leurs familles à préparer la rentrée scolaire, elles les exposent également à de multiples dangers : accidents de la circulation, enlèvements, violences ou exploitation.
Dans de nombreux cas, ce sont les parents eux-mêmes qui confient des marchandises à leurs enfants pour les revendre, ignorant ou minimisant les risques auxquels ils sont confrontés.
Un problème préoccupant
Pour Taïrou Dioubaté, chef section enfance à l’Inspection régionale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, la situation est alarmante.
« Ces enfants sont en situation de rue et exposés à toutes formes de violences, y compris sexuelles. Certains deviennent victimes de trafic ou de travail forcé. Nous avons mené plusieurs campagnes de sensibilisation auprès des parents via les radios et des visites éducatives dans les quartiers, mais beaucoup continuent à envoyer leurs enfants dans la rue. La place d’un enfant est à l’école ou dans un cadre sécurisé d’apprentissage, pas dans la circulation », alerte-t-il.
Il rappelle que le Code de l’Enfant protège les mineurs et interdit toute forme d’exploitation. Les parents peuvent être sanctionnés par la loi en cas de manquement à leurs responsabilités.
Le témoignage d’un enfant travailleur
Rencontré en plein centre-ville, un garçon âgé d’environ 10 ans, sous anonymat, confie :
« Je vends des coupongues et des clinex pour aider ma famille. Avant, je travaillais pour un frère qui me donnait 10 000 FG par jour. Aujourd’hui, je gère ma propre marchandise et je garde le bénéfice. »
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Un phénomène récurrent
Chaque période de vacances, le même scénario se répète dans la commune urbaine de Kankan. Les enfants, censés se reposer ou se former, se retrouvent à exercer des activités précaires au détriment de leur éducation et de leur sécurité.
Si rien n’est fait, ces vacances censées être un temps d’épanouissement pour les enfants risquent de rester, pour beaucoup à Kankan, synonymes de travail forcé et de dangers permanents.

Lamarana Barry et Sékou Sanou Condé pour www.gbaikandjamana.org
Contact : 623 03 08 99