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De vives tensions ont récemment éclaté entre les boulangers de Kankan et certaines autorités locales, au sujet de la fixation du prix du pain.

Selon Aly Badra Traoré, président des boulangers de Kankan, des hommes conduits par Djenè Madi et son groupe auraient attaqué des employés aux environs de 3 heures du matin.
« Ils sont venus à bord d’un pick-up, ont frappé nos collègues, cassé nos matériels, emporté des sacs de farine et détruit plusieurs de nos outils de travail. Toute la farine que nous utilisons est prise à crédit auprès de nos fournisseurs. Après la vente du pain, nous remboursons l’argent. Quand on nous cause de tels dégâts, cela met en péril tout notre travail. Certains boulangers ont même été arrêtés, d’autres ont pris la fuite. Nous avons compté au moins 12 arrestations. Le maire a dû intervenir pour que nous puissions discuter à la police. Regardez toutes ces personnes derrière moi : ce sont leurs matériels qui ont été détruits. Nous allons porter cette situation devant le président de la Chambre de commerce, car nous n’avons pas les moyens de rembourser ces pertes », a-t-il dénoncé.

De son côté, Mamady Diaby, président de la Chambre de commerce, d’industrie et des PME de Kankan, affirme qu’un accord avait été trouvé sur le prix du pain.
« Nous nous étions mis d’accord avec les boulangers. Un document signé par le président Koulibaly précisait qu’ils devaient produire deux types de pain : un à 3.500 GNF et un autre à 5.000 GNF. Celui qui veut acheter à 5.000 peut le faire, et celui qui préfère à 3.500 aussi. Mais après la rencontre, les boulangers n’ont pas respecté cette décision. Avant, le prix de la farine avait augmenté, mais maintenant il a baissé. Donc eux aussi doivent baisser le prix », a-t-il expliqué.

Pour sa part, Gnalen Madi Keïta, président de la jeunesse de Sogbè et administrateur du marché, rejette toute accusation d’agression.
« Nous ne sommes pas tombés sur eux pour les agresser. Je suis venu trouver les boulangers en train de vendre le pain. Je leur ai demandé de respecter l’accord en proposant les pains à 3.500 GNF et 5.000 GNF, car les populations ne peuvent pas toutes acheter à 5.000 GNF. Ils ont répondu que les clients n’acceptent pas celui à 3.500 GNF, mais ce n’est pas à eux de décider. Comme ils ont refusé de baisser les prix ni de fermer les fours, j’ai fait appel aux forces de sécurité pour fermer les lieux. C’est ainsi que les militaires sont intervenus. Mais en aucun cas nous ne les avons agressés », s’est-il défendu.
Ces altercations traduisent la tension persistante entre boulangers, autorités locales et commerçants, dans un contexte marqué par une forte sensibilité autour du prix du pain à Kankan.

𝐒𝐨𝐮𝐥𝐞𝐲𝐦𝐚𝐧𝐞 𝐓𝐚𝐭𝐚 𝐁𝐚𝐧𝐠𝐨𝐮𝐫𝐚 – www.gbaikandjamana.org
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