À l’approche de la saison des grandes pluies, la Route Nationale numéro 6, reliant Kankan à Kissidougou sur près de 197 kilomètres, est devenue un véritable cauchemar pour les transporteurs et riverains.

Cette route, autrefois un axe stratégique pour les échanges commerciaux entre la Haute-Guinée et le Mali, se dégrade d’année en année, transformant le trajet en un parcours de combattant.

Aujourd’hui, la RN6 n’est plus qu’une piste agricole parsemée de nids-de-poule et de bourbiers qui ralentissent le trafic et occasionnent des pannes fréquentes. Les transporteurs en sont les premières victimes, comme en témoigne Abdoulaye Chérif, vice-président du syndicat indépendant :« Nous avons d’énormes difficultés à effectuer le voyage sur cette trajectoire, à cause de son état. On avait pourtant nourri l’espoir avec les promesses des ingénieurs pour la réhabiliter, mais aucune suite favorable jusque-là. Nous exhortons les nouvelles autorités à enfin penser à cette route. »La RN6 reste pourtant essentielle au commerce régional.

Commerçants et voyageurs venus du Mali et des autres villes de la Haute-Guinée continuent de l’emprunter, faute d’alternative. Mais la colère gronde et la patience s’épuise, prévient Maître Mory Fodé Sanoh, chauffeur de longue date :« Cela fait plus de 30 ans que je circule sur cette route. Mais si rien n’est fait rapidement, nous préférons désormais contourner par Faranah pour atteindre les autres villes de la Haute-Guinée. »

Pour de nombreux observateurs, la réhabilitation de la RN6 pourrait devenir un acte fort et symbolique de la part des autorités actuelles, en donnant enfin à cette route son rôle de vecteur de développement et d’intégration régionale.
Mohamed Kémo Touré (MKT), depuis Kissidougou, pour www.Gbaikandjamana.