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Un véritable pavé dans la mare à Kissidougou. Sept conseillers communaux sur dix viennent de briser le silence à travers un mémorandum adressé aux autorités préfectorales.
Dans ce document, ils dénoncent une gouvernance qualifiée d’opaque, unilatérale et financièrement douteuse de la part de l’exécutif communal dirigé par le maire.
Des accusations administratives et financières lourdes
Le rapport interne, daté du 16 juillet 2025 et signé par les plaignants, met en évidence de nombreuses irrégularités. Sur le plan administratif, il est reproché à l’équipe dirigeante :
l’inexécution des délibérations du conseil ;
les absences prolongées du secrétaire général PDS ;
la transmission discrète du compte administratif 2024, sans adoption ;
des décisions financières prises en dehors de toute concertation ;
ainsi qu’une fausse accusation portée contre la commission urbanisme dans l’affaire du lotissement clandestin de Wèssèkè.
Sur le plan financier, les révélations paraissent encore plus inquiétantes :
décaissements hors budget et chèques signés à blanc ;
dissimulation de dons, dont 100 sacs de ciment ;
mauvaise affectation de fonds, comme les 70 millions destinés à un camion benne introuvable ;
plus de 170 millions utilisés sans accord pour la réhabilitation de la place des Martyrs en 2024 ;
18 millions alloués à la route Kissidougou–Kankan ;
près de 80 millions engloutis dans le carburant ;
et plus de 30 millions dépensés pour la réparation d’un véhicule… que la commune ne possède pas.
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Une gouvernance contestée et paralysée
Les conseillers signataires accusent l’exécutif de bloquer les activités du conseil communal et d’exclure systématiquement les élus des grandes décisions. Ils évoquent une absence totale de transparence dans la gestion des recettes locales, l’appropriation personnelle de ressources communales et la marginalisation des commissions de travail.
Ce climat délétère, estiment-ils, a entraîné une perte de confiance généralisée et un dysfonctionnement quasi total des services administratifs.
Un appel à la suspension du maire et de son équipe
Face à ce tableau sombre, les sept conseillers demandent officiellement la suspension immédiate de l’exécutif communal et la mise en place d’une nouvelle équipe plus inclusive, apte à restaurer l’ordre et à relancer les projets de développement.
Et maintenant ?
Ce mémorandum, largement commenté dans la cité de Kissi-Kaba Keita, fait planer une ombre lourde sur l’avenir de la commune. La balle est désormais dans le camp des autorités préfectorales et du ministère de l’Administration du territoire. Reste à savoir si elles opteront pour une intervention rapide afin de sauver Kissidougou d’une paralysie institutionnelle qui, selon les plaignants, menace directement le développement local.
Alpha Amadou Barry
Chef de bureau régional de Gbaikandjamana Média basé à Faranah