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Lors d’un point de presse tenu ce jeudi 28 Août 2025 , le procureur de la République, Ibrahima 1 Camara, a dénoncé la recrudescence des conflits communautaires dans la préfecture, souvent provoqués par des querelles jugées insignifiantes.
« Ces derniers temps, à Siguiri, les gens s’affrontent inutilement pour des sujets minimes, des faits qui peuvent se régler au sein des communautés sans que cela ne dégénère. Malheureusement, ces querelles prennent des proportions inquiétantes », a déclaré le magistrat, avant d’illustrer ses propos par le récent affrontement dans le district de Konfra.
Ce district fait l’objet d’un litige administratif entre les sous-préfectures de Niagassola et Fidako. Récemment rattaché à Fidako par le ministère de l’Administration du Territoire, une partie de la population continue de revendiquer son appartenance à Niagassola. La tension a éclaté lors des opérations de recensement : « Une machine envoyée par Fidako est tombée en panne, et une autre a été sollicitée auprès de Niagassola. Les habitants de Fidako ont interprété cela comme une volonté de Niagassola de récupérer le district. Cette suspicion a déclenché des affrontements violents, avec des cases incendiées, des blessés et plusieurs interpellations », a expliqué le procureur.
En juin dernier, les autorités locales des deux sous-préfectures avaient sollicité la justice pour un règlement à l’amiable. « Nous avons accepté, et même libéré les personnes interpellées. Mais depuis, aucune démarche concrète n’a été entreprise pour apaiser la situation », regrette Ibrahima 1 Camara.
Face à l’inaction des autorités locales, les victimes d’incendie ont porté plainte à Kankan, entraînant un retour du dossier devant la justice. Des convocations ont été envoyées, mais ignorées. « Suite à ce refus, une réquisition pour comparution forcée a été délivrée. L’escadron de la gendarmerie de Siguiri est intervenu à Konfra et a interpellé sept personnes, actuellement devant un juge d’instruction », précise le procureur.
Réagissant aux accusations de « vols de représailles » circulant sur les réseaux sociaux contre la gendarmerie, le procureur a lancé un avertissement : « Que ceux qui s’estiment victimes viennent déposer plainte. Mais s’ils ne viennent pas, c’est qu’ils se reprochent de quelque chose. »
En guise de conclusion, le procureur a insisté : « La justice restera ferme. Les conflits ne se règlent pas par la violence mais par le dialogue et la loi. »

Siguiri Alseny Philip Denkè Condé pour le www.Gbaikandjamana.org