Kouroussa – Dégradation de l’environnement : Silence complice ou arrogance des autorités ?

Depuis plusieurs jours, l’installation de travailleurs Burkinabés au bord des rivières de Kouroussa fait polémique. La raison ? Une dégradation accélérée de l’environnement qui inquiète la population. Pourtant, selon plusieurs témoignages, cette situation ne serait pas seulement tolérée, mais bel et bien cautionnée par la Direction préfectorale de l’environnement et la commune, qui en tireraient même profit.

Un travailleur, sous couvert d’anonymat, a confirmé qu’ils paient régulièrement des taxes :« Nous sommes ici en toute légalité. La commune est au courant, l’environnement aussi. Chaque fin de mois, les agents de la mairie passent récupérer 30 000 GNF par personne, et M. Pascal Condé, chef de la section pollution, nous exige 500 000 GNF par an comme taxe environnementale », nous a-t-il confié.

Face à ces accusations, nous avons cherché à obtenir des explications auprès des autorités concernées. Le président de la délégation spéciale, visiblement surpris, a nié être informé de cette situation, tout en demandant du temps pour se renseigner auprès de la commission Mines et Carrières.Du côté de la Direction préfectorale de l’environnement, l’accueil a été tout autre. Son directeur, loin d’apporter des clarifications, s’est montré méprisant :« Quelle dégradation de l’environnement ? Expliquez-moi ce que vous appelez dégradation avant de poser des questions… ! »

Interrogé à son tour, M. Pascal Condé, chef de la section pollution, a refusé de répondre clairement aux accusations portées contre lui. À la question de savoir s’il perçoit réellement 500 000 GNF auprès des travailleurs, il a simplement lancé :« Je ne suis pas propriétaire du terrain, ce n’est pas moi qui les ai installés. Vous croyez que j’ai du temps à perdre avec ça ? »

Une réponse évasive qui en dit long sur l’attitude de ceux qui sont censés protéger l’environnement.

Pendant ce temps, les rivières de Kouroussa continuent de subir les conséquences de cette exploitation incontrôlée, sous le regard passif – ou complice – des autorités.

L’enquête se poursuit…

Kouroussa, Mohamed Camara pour www.gbaikandjamana.org

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut