Dans le village de Sambaya, sous-préfecture de Koumarakoura, une affaire banale d’argent a tragiquement viré au drame ce week-end. La jeune M’Ballou Camara, âgée de 13 ans, est décédée après avoir été violemment battue par son beau-frère, Alpha Sidibé, qui est aujourd’hui poursuivi pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Selon le récit de Mariame Sidibé, sœur aînée de la victime et épouse du mis en cause, tout est parti d’une somme de 20 000 francs guinéens qu’elle avait confiée à M’Ballou pour la remettre à un certain chef de gang. « La petite n’est jamais arrivée à destination et ne m’a rien dit. Quand je lui ai demandé, elle a affirmé avoir remis l’argent à la sœur du chef, mais celle-ci a nié », raconte Mariame, encore sous le choc.
Face à ce malentendu, Mariame avait déjà pardonné à la jeune fille et l’avait remise au travail le lendemain matin. Mais en son absence, occupée à puiser de l’eau, son mari, Alpha Sidibé, a enfermé la fillette dans la maison et l’a rouée de coups. « Quand je suis revenue, elle était blessée de partout. Je lui ai demandé de l’envoyer à l’hôpital. Depuis ce jour-là, je ne l’ai plus revue vivante », ajoute Mariame, la voix tremblante.

Le juge chargé du dossier, interrogé ppar notre reporter a tenu à préciser la qualification juridique des faits : « Il ne s’agit pas d’un assassinat au sens strict, car l’intention de tuer n’était pas manifeste. Mais il est poursuivi pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. »
Selon les premiers éléments de l’enquête, Alpha Sidibé aurait ligoté M’Ballou, l’aurait frappée à plusieurs reprises et lui aurait infligé des brûlures en enflammant des morceaux de plastique qu’il appliquait sur sa peau. Des photographies du corps de la victime attestent de la violence des actes.
Le magistrat précise également que le suspect a été immédiatement interpellé et placé en garde à vue avant d’être déféré. « Le dossier a été transmis au juge d’instruction compétent, qui poursuit l’instruction du dossier et décidera des suites judiciaires. »
À Sambaya, ce drame suscite émoi et incompréhension. Nombreux sont ceux qui peinent à croire qu’une simple affaire d’argent ait pu dégénérer ainsi, coûtant la vie à une adolescente.
Alors que la procédure judiciaire suit son cours, la famille de la victime pleure sa disparition tragique.
Pour Mariame Sidibé, la douleur est double : avoir perdu sa jeune sœur dans de telles conditions et voir son mari inculpé pour ce crime.
À Sambaya, la colère et la tristesse se mêlent à la stupeur. Dans un village où tout le monde se connaît, ce drame rappelle brutalement à quel point la violence domestique peut se muer en cauchemar. Désormais, toute une communauté espère que justice sera rendue… et que plus jamais la vie d’un enfant ne sera ainsi brisée pour 20 000 francs.

Mohamed Camara pour le www.Gbaikandjamana.org