LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Dans l’histoire des nations, les régimes se succèdent, les idéologies s’affrontent et les partis politiques changent de formes et de visages. Mais une constante demeure : la République. Elle traverse les époques, résiste aux bouleversements et survit aux excès des pouvoirs successifs.Je le dis clairement : je suis sékhoutouréiste.
J’assume cette filiation idéologique et historique, car elle porte des valeurs de dignité et de souveraineté. Mais être sékhoutouréiste ne veut pas dire être prisonnier d’un camp. J’ai toujours soutenu tous les régimes qui se sont succédé en Guinée, car au-dessus d’eux se trouve la République.
Ce que je ne cautionne pas, en revanche, ce sont leurs fautes, leurs excès et leurs dérives.L’histoire politique de notre pays est révélatrice : les mêmes visages, les mêmes militants se sont retrouvés sous des bannières différentes au fil des époques.
Ceux qui étaient PDG hier se sont retrouvés PUP avec le général Lansana Conté, puis RPG avec Alpha Condé, certains encore UFDG avec Cellou Dalein Diallo, et aujourd’hui beaucoup accompagnent le nouveau système en place. Ces glissements successifs prouvent à suffisance que les idéologies et les appartenances partisanes ont leurs limites.
Ce qui doit rester au-dessus de tout, c’est la République. Et ce constat n’est pas propre à la Guinée En Afrique, la fin des partis uniques dans les années 1990 a ouvert la voie au pluralisme démocratique. Mais dans beaucoup de pays, ce sont les mêmes acteurs qui ont changé de veste, recyclés d’un régime à l’autre.
Les régimes tombent, les sigles changent, mais la République, elle, continue tant bien que mal.En Occident, l’Histoire est encore plus éloquente. La France a connu cinq Républiques en moins de deux siècles, chacune marquée par des régimes, des partis et des idéologies différents. Pourtant, c’est l’idée républicaine qui a survécu aux monarchies, aux empires, aux régimes autoritaires et aux alternances politiques.
Aux États-Unis aussi, depuis plus de deux siècles, démocrates et républicains se succèdent au pouvoir, mais c’est toujours la République qui demeure. Ces exemples nous enseignent une vérité simple : les hommes passent, les régimes chutent, les idéologies s’épuisent. La République, elle, reste.
Aujourd’hui, les bouleversements mondiaux confirment cette évidence. Aucune idéologie, aucun pouvoir, aucun parti ne peut prétendre détenir à lui seul la clé de la stabilité et du développement. Les certitudes d’hier ne tiennent plus devant la complexité du monde actuel.
Alors, qu’on soit sékhoutouréiste, contéiste, condéiste ou sympathisant du pouvoir actuel, il faut admettre que l’amour de la Nation ne peut pas être conditionné par l’amour ou la haine d’un régime. On ne peut pas insulter sa maison parce que son chef de famille a failli. On ne peut pas tourner le dos à son pays parce qu’un pouvoir l’a déçu.
Notre responsabilité collective est de défendre les institutions, de protéger l’unité nationale et d’exiger des gouvernants qu’ils servent la République, et non qu’ils s’en servent. Car seule la République est éternelle, et c’est en elle que réside notre avenir.J’en appelle surtout à la jeunesse guinéenne : ne soyez pas les prisonniers des régimes et des idéologies.

Refusez les manipulations, les divisions et le recyclage des mêmes pratiques. Faites de la République votre boussole, votre héritage et votre avenir. Car si les régimes écrivent des chapitres, c’est vous, la jeunesse, qui devez écrire l’Histoire.
Soninké Diané, citoyen !